En italien surtitré.
Dans la nouvelle création de Motus, compagnie italienne déjà invitée en 2011 avec Alexis, une tragédie grecque, la question des utopies est confrontée aux mouvements sociaux contemporains. Le théâtre peut-il se déployer au-delà du poétique et inviter le réel à venir le bousculer ?
Dans une version réécrite par Aimé Césaire, la pièce convoque les personnages de La Tempête de Shakespeare, traversés par la question de la liberté et celle du pouvoir.
Des couvertures multicolores apportées par les spectateurs, servent tout à la fois de décor et d’accessoires comme éléments scénographiques et de costumes envisagés ici comme symboles de survie. Ces couvertures seront offertes à des associations qui accueillent des sans-domicile, des migrants comme on en voit sur les îles de la mer Méditerranée, entre Afrique et Europe, ou Proche-Orient et Occident, entre rêve et réalité, entre espoir et tragédie. Le plateau du théâtre devient alors une île secouée par les tempêtes, le reflet des tumultes du monde.
Les metteurs en scène Enrico Casagrande et Daniela Nicolò fondent la compagnie Motus en 1991, à Rimini, en Italie. Issus du théâtre universitaire, ils font leurs armes à la faculté de sociologie et d’économie, très influencés alors par le Living Theatre. Conçu comme un véritable laboratoire de travail, ouvert aux collaborations artistiques les plus diverses, Motus recherche l’interaction créative entre différentes formes d’expression.
« La forme met en abyme différents niveaux d'écriture entre le texte du dramaturge élisabéthain, la pièce et l'expérience vécue : les notions de personnage et d'acteur se contaminent, la vidéo sert de fenêtre sur le monde. Mêlant les formes d'expression, ce théâtre versatile est animé d'une telle spontanéité qu'on a l'impression qu'il se cherche, s'improvise, et s'écrit, en même temps qu'il se joue. (...) Ce sont des êtres qui se cherchent en même temps qu'ils cherchent un théâtre qui provoquerait des tempêtes, pour que ses vagues déferlent sur les spectateurs et hors des théâtres. » Sophie Lespiaux, Une chambre à soi, 21 mars 2014
« Mais l'envie de s'emparer du réel est chez eux tout aussi forte, et c'est davantage avec un matériau glané au fil d'enquêtes audio ou vidéo qu'ils construisent leur monde singulier, entre théâtre politique et art de la représentation. (...) OEuvre émouvante, plus ouverte sans doute que leur création précédente. » Emmanuelle Bouchez, Télérama
« La compagnie italienne confronte à même son geste artistique les utopies aux mouvements sociaux contemporains tout en croisant recherche esthétique résolument ouverte et engagement politique allégé de tout didactisme. » Gwénola David, La Terrasse
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