Sur la scène intérieure du Baron de Münchhausen, génie de l’imaginaire, poète extraordinaire, alcoolique, névrosé, grotesque, vantard, menteur compulsif, des personnages tragiques et clownesques se livrent une lutte à la fois cruelle et dérisoire.
Dans la chambre de son manoir, qu’il n’a pas quittée depuis deux ans, le Baron de Münchhausen se désespère : il a perdu le pouvoir de susciter par ses récits les images les plus extraordinaires. Personne ne vient plus écouter ses histoires ; il sombre dans une sorte de léthargie dans laquelle Fu, Sol, Herman, Watt et Jo se trouvent eux-mêmes entraînés.
Ce comité inspire et représente les images qu’invente le Baron, ils sont les formes diverses de son imagination et errent dans son manoir comme des paroles désavouées, désenchantées. Depuis deux ans, un individu dangereusement terre à terre guide les pas du Baron : Karl, le majordome. Le comité l’a pris en horreur : s’ils le laissent faire, non seulement le Baron n’inventera jamais de nouvelles histoires, mais en plus il deviendra irrémédiablement un homme banal et raisonnable ne croyant plus qu’en la vérité du réel…
Les muses résistent à leur créateur, le Baron de l’imaginaire s'émancipe, le majordome anéantit la fiction, nous pénétrons dans l’esprit du Baron et observons un jeu de domination où les forces sont sans cesse renversées et où la raison et l’imaginaire se disputent le pouvoir...
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