Nâdira Pirmatova

du 2 au 3 avril 2007

Nâdira Pirmatova

Nâdira Pirmatova est une des rares vocalistes actuelles à chanter aussi bien en persan-tadjik qu'en ouzbek, ses deux langues natales. Nâdira Pirmatova représente avec autant de brio que de profondeur l'essence de sa tradition musicale en y apportant une contribution unique : celle de la voix féminine sous sa forme la plus sublime et la plus touchante.
  • La voix du Shash-Maqam

Nâdira Pirmatova est née en 1976 dans une famille mixte ouzbèke et tadjik de musiciens et religieux établie à Isfara (Tadjikistan). Elle apprit le chant classique avec son père, puis au Conservatoire de Tashkent. Dès l'âge de 18 ans elle remportait au Tadjikistan le second prix de chant de maqâm, puis elle eut la chance d'être remarquée par le maître Abdurahim Hamidov, qui prit en main sa formation.

Après une longue période de mûrissement, marquée par des concerts dans son pays et en Europe, en 2005, elle monte sur la scène du prestigieux concours international de chant du Festival de Samarkand, pour représenter son pays. Bousculant les usages académiques, elle renonce à se faire accompagner par un orchestre et chante deux airs, l'un a cappella, et l'autre en s'accompagnant elle-même au dutôr, renouant avec une tradition de menestrelles classiques qui s'était perdue depuis longtemps. (Les chanteurs classiques s'accompagnent volontiers au tanbur, mais rares sont les chanteuses qui se produisent avec un instrument, et si c'est le cas, ce n'est jamais le dutôr.) Le jury international, subjugué, lui accorde le premier prix, celui qui quelques années auparavant avait été décerné à Monajat Yulchieva et Alim Qasimov.

On dit que l'art raffiné du Shash-maqâm ne se maîtrise - et même ne s'apprécie - qu'à l'âge mûr. Nâdira montre qu'il existe des exceptions car, depuis sa tendre enfance, elle savait qu'elle serait une maqâmchi, une chanteuse de maqâm. Nâdira n'avait que vingt-cinq ans lorsqu'elle a enregistré pour la Maison des Cultures du Monde les parties les plus difficiles du Maqâm Dogâh. Elle a chanté la partie introductive - qui dure plus de vingt minutes - d'un seul souffle, sans reprise, sans la moindre défaillance, effaçant les traces de plusieurs chanteuses bien connues, sollicitées avant elle, qui avaient échoué à cette épreuve.

La voie exigeante qu'elle a choisie ne l'a cependant pas détournée des genres plus faciles dits « classique » (khalqi klassiki)« populaire » (khalqi), ainsi que des chansons (qoshiq), et des traditions « populaires professionnelles » comme celle des femmes de Boukhara (sâzanda). À noter aussi qu'elle est une des rares vocalistes actuelles à chanter aussi bien en persan-tadjik qu'en ouzbek, ses deux langues natales. Nâdira Pirmatova représente avec autant de brio que de profondeur l'essence de sa tradition musicale en y apportant une contribution unique : celle de la voix féminine sous sa forme la plus sublime et la plus touchante.

Shavkat Mirzaev est le fils de Jurabeg Nabiev un fameux chanteur et maître classique. Né et élevé dans un bain de musique, il accompagne très tôt son père, d'abord comme instrumentiste, puis pour chanter à l'unisson avec lui (style jura âvâzi), ou pour le relayer. Bientôt il poursuit sa carrière indépendamment, dans la ligne de la grande tradition tadjik-ouzbek, chantant indifféremment dans les deux langues, en s'accompagnant, comme il se doit, du grand luth tanbur. Ses tournées l'ont conduit dans plusieurs pays d'Europe, ainsi qu'aux Etats-Unis.

Les chanteurs accomplis s'accompagnent tous du luth et se produisent volontiers en soliste, mais l'association dutôr et tanbur est considérée comme idéale, suffisante par elle-même, et les grands maîtres tadjiks, ouzbek et ouïgours la préfèrent à toute autre. Le dutôr joue en même temps le rôle de soutien rythmique, et si l'on veut étoffer l'ensemble, ce sera avec la viole qijak et le tambourin dâyra.

Tout naturellement c'est vers son frère Shuhrat Nabiev que se tourne Shavkat lorsqu'il faut étoffer sa prestation. Formés à la même école, jouant ensemble de longue date, ils réalisent à deux la fusion la plus intime qui soit : la viole double la voix autant qu'elle brode en liés sur la ligne percutée du tanbur. Une fois trois instruments réunis, la percussion devient nécessaire pour articuler les rythmes souvent très complexes des mélodies savantes, ou encore pour donner aux airs plus légers leur caractère de réjouissance incitant à la danse. C'est Mirghiâs Mukhitdinov, le mari de Nâdira Pirmatova qui assume ce rôle au sein de l'Ensemble.

Jean During

Avec
Nâdira Pirmatova, chant
Shuhrat Nabiev, luth & chant
Shawkat Nabiev, viole
Mir-Hias, daf

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Spectacle terminé depuis le mardi 3 avril 2007

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