Neveu, Cousin, Tour Eiffel. Spectacle en langue allemande surtitré en français.
« Je serais le mari... Je serais entré là... calme, tranquille... je suis l’autre... on me flanque à la porte. »
Georges Feydeau, un nom qui sent son cortège de maris trompés ou trompeurs, de portes qui claquent, de quiproquos. Georges Feydeau, un théâtre dont on redécouvre comment la remarquable et précise mécanique d’horlogerie ouvre sur un certain abîme. Mais Georges Feydeau, c’est aussi un champ d’exploration pour des hommes de théâtre d’aujourd’hui, qui l’installent dans un délicieux second degré, en font apparaître les sous-jacences de tous ordres, ou jouent de cette mécanique.
Ainsi Champignol malgré lui (1892). On y rencontre un amant éperdu, un mari absent, une usurpation d’identité : un quiproquo qui prend belle tournure quand l’usurpateur et l’usurpé se retrouvent réunis dans une caserne d’Alsace. Et la caserne, on le sait, est un lieu idéal d’observation joyeusement satirique.
David Gieselmann, un jeune auteur allemand très contemporain (il est né en 1972), s’est emparé de cette œuvre bien française. Emoustillé par Luxembourg 2007, il s’en est saisi pour proposer un travail personnel sur une vision rocambolesque d’une Europe unie. Et c’est ainsi que la caserne de Colmar devient le lieu d’incorporation d’appelés originaires de différentes nations européennes, tous placés sous commandement allemand. On imagine sans peine les difficultés de communication et les quiproquos qui ne manquent pas de se produire. Le jeune auteur y a ajouté des mouvements séparatistes qui mettraient en danger la vie des pauvres conscrits.
David Gieselmann nous invite hors des sentiers battus du théâtre de vaudeville, dans un théâtre qui pourtant galope à toute allure, un théâtre à nous couper le souffle.
15, route de Manom 57103 Thionville