Les groupes humains, quels qu’ils soient, ont l’art d’inventer des rituels pour résister à des situations invivables. Ainsi, le voguing – mouvement initié par la jeunesse afro-américaine queer des années 1980 aux Etats-Unis – joue avec les codes de la féminité et de la masculinité pour transformer la double exclusion du racisme et de l’homophobie en un terreau de créativité et de communauté.
Fascinée par cette contre-culture, Mathilde Delahaye l’intègre dans un spectacle sur la capacité de la nature et des humains à inventer des mondes dans les marges. Habituée au théâtre de texte, elle compose ici un spectacle visuel et sensoriel. Elle imagine un paysage traversé et habité par le temps : une usine de nickel abandonnée, envahie peu à peu par la végétation.
Les interprètes - acteurs ou danseurs de voguing - s’expriment avec le corps, et témoignent de la capacité de résilience et de la vitalité d’une communauté. Nickel se nourrit d’influences très diverses, la poésie de Rainer Maria Rilke, un scénario de Bernard-Marie Koltès (Nickel Stuff) ou la pensée de l’anthropologue et philosophe Bruno Latour. Une fresque philosophique sur l’Humain et ses rituels collectifs, teintée d’une mélancolie existentielle.
« Une expérience théâtrale singulière et déroutante. [...] Au sortir du spectacle, l’impression d’avoir vécu une expérience artistique qui transcende les arts domine. » La Croix
« Collaborant avec Pauline Haudepin dans l’écriture, Mathilde Delahaye concrétise les promesses spectaculaires du récit en faisant de la scène une utopie fourmillante et effrénée. » I/O Gazette
« Comme dans un tour de passe-passe, Mathilde Delayahe fait entrer en salle son « théâtre paysage ». » La Nouvelle République
« De son regard bleu acier, la jeune metteuse en scène continue l’introspection d’une humanité exsangue et signe un conte dansé des plus déroutants, un hymne à la vie flamboyant. » L'Œil d'Olivier
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