Elle ne dort plus. Dix-sept nuits sans sommeil. Depuis la visite de ce fantôme terrifiant, elle n’a pas fermé l’œil. Toutes les nuits à l’insu de son mari et de son fils, elle lit, elle réfléchit, elle sort dans la ville, elle crée, elle vit enfin. Sa vie passée lui apparait banale, son mari veule, son fils sans intérêt.
Il n’y a que la vie dans l’art qui vaut la peine d’être vécue. Et s’il faut en mourir tant pis : ses nuits auront été plus belles que ses jours.
D’après Sommeil de Haruki Murakami, texte français Corinne Atlan.
« Je ne peux pas dormir, tout simplement. Pas même un petit somme.
A part cela, je suis tout à fait dans mon état normal.
Je n’ai pas sommeil, ma conscience reste parfaitement claire…
Je ne suis pas fatiguée… Simplement je ne dors plus. »
Haruki Murakami, Sommeil, Editions Belfond, 2010
« Tout est sensible et délicat grâce à l'interprétation de Nathalie Richard. La comédienne fait sienne l'histoire d'une femme qui se croit heureuse et se rend compte un jour qu'elle est perdue... On l'écoute et on la regarde, cette femme à qui Nathalie Richard offre sa beauté simple, ses interrogations secrètes et sa lucidité sensuelle. » Le Monde
« Dans ce no man's land propre à l'univers de Murakami, Nathalie Richard installe à merveille sa beauté fragile, son élégant frémissement funambulesque... Un petit moment de magie, opaque et transparent comme le jade. » Libération
« Nathalie Richard, diction parfaitement claire, physique élégant, mouvements gracieux, intonations délicates. Elle est cette femme de trente ans, mère d'un petit garçon, un peu anesthésiée par une vie confortable dont elle ne ressent pas « vraiment » le vide. Jusqu'à ce qu'elle arrête de dormir et que sa vie change. Telle Alice, elle passe de l'autre côté du miroir, sa vie bascule hors du réel. La voici qui sort la nuit dans la ville, au risque de se perdre. L'actrice -héroïne, seule en scène, entraîne dans un univers onirique, confond le rêve éveillé de la vie réelle et le monde imaginaire. Elle rend l'histoire vivante, immédiate et prenante. Le spectateur, lui, ne sait s'il a rêvé. » Journal du Dimanche
Le désir de porter à la scène la nouvelle d’Haruki Murakami Sommeil est d’abord lié à ma propre histoire. Apparemment je vivais une vie agréable et équilibrée. Ma femme me souhaitait « Bonne journée » quand j’accompagnais mes filles à l’école tous les matins et nous lui répondions « Bonne journée » en agitant les mains. Ma vie était encombrée de petits rituels et devenait de plus en plus monotone. J’étais ensommeillé, endormi, mort à moi-même. La nouvelle d’Haruki Murakami a été un révélateur de la morbidité de ma vie et a accompagné mon chemin vers ma nouvelle vie.
J’ai adapté cette nouvelle la nuit. Dans le calme de la maison endormie, je revivais. Je restituais l’ambiance lunaire de l’oeuvre. Je m’appliquais à garder la légèreté de l’écriture de Murakami qui confère à son style une grâce, une distance polie et délicate. Je m’attachais aussi à transcrire son humour qui parsème la pièce.
« Je pense que nous vivons dans un monde, ce monde, mais qu’il en existe d’autres tout près. Si vous le désirez vraiment, vous pouvez passer par-dessus le mur et entrer dans un autre univers. » Haruki Murakami, extrait d’un entretien accordé au Guardian, 2011
Nuits blanches est un plongeon dans un monde onirique aussi réel que notre vie quotidienne. Un rêve éveillé. L’hyperréalisme se mélange au fantastique. Nous passons de l’autre coté du miroir comme « Alice au pays des merveilles. » Mais que faisons-nous d’autre quand nous sommes absorbés dans la lecture d’un roman, quand nous sommes fascinés par un tableau, quand nous allons voir une pièce de théâtre... ? Nous suivons les pas d’Alice.
Nuits Blanches est caractéristique de l’oeuvre de Murakami, mais j’ai le sentiment que cette nouvelle est plus que ça. L’héroïne de la pièce est un double de l’auteur, ils possèdent en commun le même rapport à la littérature, au sport, la même facilité à passer de l’autre coté du miroir dans un monde parallèle, et surtout le même rapport à l’art. Je crois que plus qu’une nouvelle, cette pièce est une profession de foi de Murakami et qu’il la écrite avec passion et nécessité.
Pour Nuits blanches je ressens la même nécessité que celle qui m’avait poussé à adapter et à jouer Mars de Fritz Zorn. Urgence de dire la révolte, urgence de découvrir lechemin de la liberté, urgence de s’interroger sur le sens de nos vies. Urgence de raconter l’inimaginable de ces 17 nuits. Mon travail va consister pour une part à transposer les procédés littéraires d’Haruki Murakami au théâtre : Passage à vue dans un monde onirique, dédoublement, introspection…
Mon but est avant tout de raconter le chemin initiatique qui conduit cette femme vers la connaissance. Je compte le faire en gardant au récit sa féminité, sa délicatesse, sa drôlerie. L’héroïne est sur un fil entre ciel et terre, entre passé et présent, entre humour et désespoir. L’essentiel est de garder cette alchimie magique et fragile qui fait le charme et l’originalité de cette oeuvre. Pour ce faire : découvrir, tisser et mettre à nu les liens intimes qui unissent la comédienne et ce texte. Et les laisser voyager ensemble.
J’ai rencontré Nathalie Richard un peu après sa sortie du Conservatoire National d’Art Dramatique. Nathalie était déjà une comédienne surprenante. Son physique frêle, sa sensibilité, sa délicatesse sont immédiatement perceptibles. Mais derrière ces qualités se cache une femme passionnée, une femme de caractère, une femme avec une force insoupçonnée. Cette dualité la rend imprévisible, étonnante. Elle n’est jamais conventionnelle. Il y a quelques années nous avons joué ensemble dans Peines d’amour perdues mis en scène par Laurent Pelly au Théâtre national de l’Odéon. J’ai pu l’observer cherchant inlassablement justesse et vérité. Un travail d’orfèvre effectué dans la bonne humeur et la ténacité. Nathalie est la comédienne idéale pour interpréter l’héroïne de Nuits blanches : une femme apparemment simple et délicate qui va assumer son destin hors du commun avec courage, force et détermination. Un nouveau défi qu’elle relève avec enthousiasme.
Pour la scénographie, J’ai demandé à Jean–Michel Adam de revoir les dessins, les esquisses de Nicolas de Staël et aussi ses compositions pour le recueil « poèmes » de son ami René Char. Qui mieux que Nicolas de Staël peut nous accompagner dans un monde entre figuratif et abstraction ? Je souhaite un espace alliant concret et projections mentales. Un espace qui puisse évoluer à sa guise, déconnecté de l’aventure étrange que Nathalie Richard revivra pour nous.
« Nicolas,
Tu as changé le cours de la journée d’hier. Journée qui avait été mauvaise.
J’ai placé ta mer face à mon lit, cet étang stagnant et bizarre.
Bonne fin de soirée, nuit d’huile, grâce à tes tempêtes. Tête aérienne.
Un merci nouveau »
René Char, lettre à Nicolas de Staël
La nouvelle est aussi un hymne à la littérature. La littérature qui décuple les émotions, acère les sensations, provoque réflexions et introspection, aide à comprendre la vie plus efficacement que la vie elle-même.
Hervé Falloux
Magnifique pièce jouée par une comédienne exceptionnelle de talent, de justesse : Nathalie Richard ! Une jolie mise en scène, le beau texte de Haruki Murakami contribueront à vous faire vivre un grand moment et passer une belle soirée remplie...Allez y !
Excellent ! Encore merci à la formidable comédienne qui nous a fait partager un moment exceptionnel de théâtre à moi et ma fille de 15 ans. De quoi certainement lui ancrer son envie de devenir comédienne. merci Nathalie Richard
si vous aimez murakami, son univers, allez y!
Je suis passée complètement à côté du texte, mais Nathalie Richard est décidément une interprète absolument exceptionnelle ! Elle vaut le déplacement !
Pour 4 Notes
Magnifique pièce jouée par une comédienne exceptionnelle de talent, de justesse : Nathalie Richard ! Une jolie mise en scène, le beau texte de Haruki Murakami contribueront à vous faire vivre un grand moment et passer une belle soirée remplie...Allez y !
Excellent ! Encore merci à la formidable comédienne qui nous a fait partager un moment exceptionnel de théâtre à moi et ma fille de 15 ans. De quoi certainement lui ancrer son envie de devenir comédienne. merci Nathalie Richard
si vous aimez murakami, son univers, allez y!
Je suis passée complètement à côté du texte, mais Nathalie Richard est décidément une interprète absolument exceptionnelle ! Elle vaut le déplacement !
55, rue de Clichy 75009 Paris