Il y a dans ce nouveau concert de l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam et de son talentueux directeur Yannick Nézet-Séguin une idée d’aube et de crépuscule.
L’image de l’aube s’impose progressivement dans la Symphonie n° 1 de Mahler telle une épreuve initiatique que l’on sait avoir été autant pour le compositeur que pour le jeune homme amoureux qu’était alors le musicien. Elle apparaît ainsi comme un éblouissement musical, un premier matin de la musique.
En revanche, tout dans le troisième et dernier concerto pour piano de Bartók transpire de la sereine urgence d’un homme qui se sait mourant. Car c’est bien de sérénité qu’ici se pare son piano, d’une lumière et d’une poésie bien loin de l’aspect « percutant » de ses compositions précédentes. La pianiste Hélène Grimaud en avait déjà transcrit cette dimension dans son enregistrement réalisé il y a dix ans sous la direction de Pierre Boulez.
Un concert où aube et crépuscule seront baignés de lumière.
Bartók : Concerto pour piano n° 3
Mahler : Symphonie n° 1 « Titan »
15, avenue Montaigne 75008 Paris