Vu de France, force est de constater qu’il existe beaucoup de clichés sur la musique américaine. On la cantonne au divertissement ou à des musiques inspirées par le jazz ou la comédie musicale. Ce qui n’est pas – il faut l’avouer – totalement faux pour la musique de Gershwin, délibérément écrite dans un style métissé, proche des grands big bands new yorkais.
Un Américain à Paris joue avec ces clichés extérieurs et descriptifs. Mais le brio du compositeur est impressionnant : à force d’imiter les klaxons des voitures, il nous plonge réellement dans la rue ! Un peu à la manière d’une musique de film.
À l’inverse, le Concerto pour violon de John Adams (1993) est d’une grande profondeur. Pour décrire son œuvre, il évoque l’image d’un corps (représenté par l’orchestre) qui serait sans cesse traversé par un rêve (le violon). C’est un principe de mélodie infinie qui se déroule pendant une trentaine de minutes, sans cesse alimenté par des motifs toujours plus inventifs. Sans nul doute, ce concerto est l’un des plus beaux qu’ait créé un auteur américain ces dernières années.
Retour aux clichés de l’Amérique avec Billy the Kid : un ballet composé en 1938 à Chicago racontant l’histoire du héros de William Bonney, « l’un des bandits les plus habiles et les plus admirés du Sud-Ouest »
Au programme
John Adams : Concerto pour violon
Aaron Copland : Billy the Kid, suite
George Gershwin : Un Américain à Paris
221 avenue Jean Jaurès 75019 Paris