L’Art d’aimer est une ode à la liberté sexuelle des femmes. Ovide y donne des conseils de séduction aux garçons et aux filles. Ce fut le plus grand succès de librairie de l'Antiquité, le premier bestseller !
Quand Octave prend le pouvoir en 31 avant notre ère, il abolit la république et se décrète dieu sous le titre d'Auguste. Il veut rétablir la morale et la religion, restreindre la liberté des femmes et accuse L'Art d'aimer de pervertir la jeunesse. Le livre est interdit et brûlé : c'est l'invention de la censure littéraire !
Ovide a le choix entre la mort ou l'exil à Tome, sur les bords de la Mer Noire, aux confins de l'Empire. Il y mourra, seul, 10 ans plus tard, sans avoir obtenu sa grâce. Ovide était mon maître nous fait entendre en parallèle L'Art d'aimer et la vie de son auteur, racontée par l'une de ses élèves : une jeune esclave affranchie.
Sous l'humour et l'érotisme omniprésents, affleure la gravité d'un hymne aux libertés démocratiques car l'asservissement du corps des femmes est souvent l'un des premiers symptômes de l’établissement d'une tyrannie. Il est bon, hélas, de nos jours encore, qu'on s'en souvienne.
Il fallait à ce texte deux passeurs d’exception. Pierre Santini et Julie Judd confèrent à cette apologie ironique d’Ovide un charme inimitable.
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