Paul est mort ?

du 14 au 16 janvier 2010
50 minutes

Paul est mort ?

Paul, c’est le Paul des Beatles. Il est mort sans être mort parce que les Beatles sont derrière nous mais qu’ils continuent à être une sorte de mythe, un parfait modèle, un idéal type du groupe de rock. Les quatre jeunes gens de Liverpool furent sans doute les premiers musiciens à entrer de plain-pied dans le monde médiatique qui est désormais notre quotidien, les premiers à avoir déclenché l’hystérie des fans et celles des magazines. A avoir produit non seulement des chansons mais aussi et peut-être autant des gestes, des postures et des images. Une sorte de marque de fabrique.

Possibilité de réserver pour la soirée du samedi 16 janvier à 19h avec le spectacle Paul est mort ? et le concert Las ondas marteles en sélectionnant Spectacle + concert.

Paul, c’est le Paul des Beatles. Il est mort sans être mort parce que les Beatles sont derrière nous mais qu’ils continuent à être une sorte de mythe, un parfait modèle, un idéal type du groupe de rock. Les quatre jeunes gens de Liverpool furent sans doute les premiers musiciens à entrer de plain-pied dans le monde médiatique qui est désormais notre quotidien, les premiers à avoir déclenché l’hystérie des fans et celles des magazines. A avoir produit non seulement des chansons mais aussi et peut-être autant des gestes, des postures et des images. Une sorte de marque de fabrique.

Fidèle à sa méthode imitative, Herman Diephuis construit cette nouvelle pièce à partir d’un stock d’images puisées dans les magazines et sur les pochettes de disques, stock qui lui permet de rejouer les gestes des Beatles et plus largement de tous les groupes pop rock des années 60.

Sur un petit podium au milieu de la scène, trois danseurs d’aujourd’hui sont aussi trois garçons dans le vent d’hier. Lorsqu’ils quittent le podium, les trois garçons se transforment illico en fans hystérico-absolus. Paul est mort ?, c’est au fond le pari de recomposer une époque par la porte étroite, en s’appuyant uniquement sur un genre musical.

  • Entretien avec Herman Diephuis

Pourquoi avoir voulu travailler sur les Beatles ?
J’aime beaucoup leur musique, mais ce n’est pas tellement ça. Je trouve vraiment que la période dans laquelle ils ont grandi est passionnante. Ils sont devenus les Beatles évidemment à cause de leur qualité musicale mais parce qu’il fallait que quelque chose arrive, il fallait que quelque chose donne corps à la libération sexuelle, au changement. Il fallait des gens pour exprimer cela.D’où l’hystérie. L’hystérie ce n’est pas lamusique pop qui l’a déclenchée comme on l’a dit, c’est l‘époque. Enfin, les jeunes trouvaient une voix pour se dire.

On n’entend aucune chanson des Beatles dans votre spectacle.
Oui, je travaille sur desmorceaux instrumentaux et sur la répétition de peu demorceaux. Je ne voulais pas faire un Best of où tout lemonde aurait reconnu les chansons. Donc pas de voix. Je suis plutôt à l’intérieur de la tête des fans : lamusique fonctionne comme un tube qu’ils veulent entendre, encore et encore, et où ils se perdent complètement. Au fond, j’ai construit le spectacle sur un principe d’épuisement. Les fans s’épuisent à écouter lesmêmesmélodies ; et les danseurs s’épuisent à refaire lesmêmes gestes, à reprendre lesmêmes postures, jusqu’au délitement, jusqu’à la fatigue de voir et d’entendre toujours lamême chose.

Vous reprenez un principe de tous vos spectacles qui est celui de la référence. Dans d’Après JC vous imitiez des toiles de la Renaissance ; ici ce sont plutôt des photos de magazines.
En fait, il y a deux principes à l’oeuvre. Lorsque les danseurs sont sur le podium, au milieu de la scène, ils rejouent physiquement les Beatles. Ils reprennent les gestes identifiés et que tout le monde reconnaît aussitôt. Ce ne sont pas des références précises mais plutôt un type de gestes, d’attitudes, de présence. Dès qu’on quitte le podium, on rentre plutôt dans l’état du fan, cet état un peu délirant, un peu hystérique. J’avais envie de monter Paul est mort ? comme un documentaire sur un concert. Avec des ellipses, des raccords bizarres, des zooms sur différents moments ou différents espaces : l’attente avant l’arrivée du groupe, l’entrée sur scène, le délire dans le public, etc.

Propos recueillis par Stéphane Bouquet, octobre 2009

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17, boulevard Jourdan 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 16 janvier 2010

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