Comment deux copains, Dan et Bernie, sautent sur toutes les filles qu’ils rencontrent ? Comment Dan tombera amoureux de Déborah, qui abandonnera pour lui son amie Joan ? Joan et Bernie, qui restent seuls, pleins d’amertume, vont-ils réussir à déstabiliser le couple Dan-Déborah ?
Une succession rapide de scènes courtes raconte avec un humour ravageur ces péripéties, sur fond de pseudo révolution sexuelle. Je t’aime, moi non plus ! L’amour libre... Mais libre de quoi ?
Voilà les jeux de la séduction, de l’amour et du hasard, par le célèbre dramaturge américain David Mamet. Drague, sexe et rock 'n' roll, dans un monde où l’amour et le sexe perdent leurs repères.
Dans notre monde où rien ne va, faites l’amour, pas la guerre ! Oui… mais comment ? Je t’aime, moi non plus ! Que reste-t-il des deux sexes - et que faire de leur différence ? Et le couple dit ordinaire, comment le vivre ? L’amour libre ? mais libre de quoi ?
Les affaires de cœur et de sexe parfois brouillées, comme les morceaux d’un puzzle en désordre, où rien ne s’assemble comme on le voudrait. David Mamet a écrit une comédie féroce, à l’humour ravageur. En une trentaine de séquences, et un canevas simple de deux « couples » d’amis et d’amies, qui s’unissent et se désunissent, s’épaulent et s’opposent, s’entraident et se dominent, il trace un parcours amoureux où les images de l’homme et de la femme, et de la différence des sexes se brouillent et se recomposent aux différentes étapes d’un parcours provocant et jubilatoire.
On assiste à de nouveaux jeux de la séduction, de l’amour et du hasard. A un panel drague, sexe et rock 'n' roll, où l’amour et le sexe perdent leur repères. Comment deux copains, Dan et Bernie, sautent sur toutes les filles qu’ils rencontrent ? Comment Dan tombera amoureux de Deborah, qui abandonnera pour lui son amie Joan ? Comment Joan et Bernie, qui restent seuls, pleins d’amertume, vont-ils réussir à déstabiliser le couple Dan-Deborah ?
Comment parler d’amour et de sexe, à un moment où les « télés-réalités » sordides et le conformisme atterrant des fictions télévisuelles en donnent des images de plus en plus vulgaires et débilitantes ? Par avance, David Mamet semble s’y opposer ironiquement par une allure provocatrice et par sa fermeté.
Perversité sexuelle à Chicago prend place dans l’œuvre de David Mamet dans une période où l’auteur se sent des affinités avec Harold Pinter, dont il transcrit l’économie d’écriture et l’éclatement du récit à sa manière, plus hachée, plus dure, plus directe. Une succession rapide de scènes, parfois très brèves, structure le récit, sur fond de pseudo révolution sexuelle. C’est vivant, tonique, agressif, et… tendre, si l’on tend l’oreille.
Après Bash de Neil Labute, la saison dernière, qui n’est pas sans parenté, Perversité sexuelle à Chicago demande à être réalisé par des moyens proprement théâtraux, sans vérisme, en servant la vivacité, la nervosité d’écriture. Cela suppose chez les acteurs un style de jeu percutant, et une vraie jeunesse dans l’apport pictural et sonore - qu’on trouve dans le scénographie dessinée de Roberto Plate, et les accents qu’Hervé Devolder ajoute au langage même du texte.
Pierre Laville
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