À l’origine de ce projet, un texte autobiographique, à l’odeur de jazz improvisé, de chairs insatisfaites, imbibées, provocant, de l’auteur de polars afro-américain Chester Himes, La Fin d’un primitif, qui rend compte des blessures sociales des Noirs et des femmes blanches aux États-Unis dans les années 50.
Jesse Robinson, un romancier noir, et Kriss Cummings, une divorcée, belle et brillante, ont connu une courte idylle. Quelques années plus tard, lorsque Jesse se retrouve à New York dans l’intention d’y vendre son dernier manuscrit, il reprend contact avec la jeune femme. Il retrouve une personne oscillant entre aigreur et désespoir, buvant chaque soir grande quantité de whisky, couchant le plus possible avec des Noirs, cherchant auprès d’eux à la fois consolation et vengeance envers sa propre communauté.
« La Fin d’un primitif relate l’essentiel de nos amours. L’histoire est à peu près exacte, à ceci près que je ne l’ai pas tuée. J’ai laissé cette tâche aux gens de sa race ; ils l’avaient déjà mortellement blessée avant que je ne vive avec elle, et il était juste qu’il leur revienne de l’achever. » Chester Himes, emblématique de ce que lui-même nomme le « mâle nègre américain », né au siècle précédent, est devenu malgré lui le modèle des générations suivantes, non seulement d’afro-américains, mais aussi de tous leurs « cousins noirs ».
Le spectacle, créé en Afrique de l’ouest, entrecroise des moments imaginés de sa vie par l’écrivain camerounais Kouam Tawa, des extraits de son oeuvre, des rappels du contexte historique (Martin Luther King, Mac Carthy) et des séquences improvisées où les acteurs se racontent dans leur présent d’homme noir ou de femme blanche : le thème des relations sexuelles interraciales en constitue le coeur.
Dans une ambiance visuelle et musicale jazzy, une équipe multiculturelle raconte le glamour de l’époque, mais aussi sa violence. La scénographie, bifrontale, est un ring au centre duquel est placé un lit, lieu de tous les combats. Eva Doumbia crée un rituel contemporain que traversent les formes dramatiques africaines.
D’après Chester Himes et Howard Zinn.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.