Tout public à partir de 5 ans, doublé en langue des signes.
Avant que Kirikou ne lui fasse connaître la célébrité, Michel Ocelot réalisait déjà des films d’animation d’après ses propres contes. Ainsi, Princes et princesses : six histoires se passant dans toutes sortes de pays, à différentes époques, autour de garçons et de filles qui se verraient bien évoluer dans les eaux royales. Avec, sur fond blanc, des silhouettes découpées dans du papier noir, six courts métrages parfaitement artisanaux qui ont émerveillés Claire Lasne, directrice avec Laurent Darcueil du Centre dramatique de Poitou-Charentes, théâtre itinérant sous chapiteau.
Longtemps elle a gardé les films dans son coeur, et puis a décidé enfin de les porter sur scène. Elle en a choisi trois : La Princesse des diamants, La Sorcière et, le seul qu’elle ait dû légèrement condenser pour que le spectacle, destiné aux jeunes publics à partir de cinq ans, ne dure pas plus de cinquante cinq minutes. Puisque, systématiquement, elle double ses spectacles en langue des signes, cette fois elle double sa distribution : deux comédiens sourds « jouent » les situations, deux comédiens parlants racontent les histoires.
« Nous avons d’abord travaillé dans une version tréteaux que nous avons tournée dans les écoles. Habituellement, je n’aime pas garder longtemps mes spectacles. Mais ici, la magie encore une fois a joué. Et puis tout s’est tellement bien passé que nous avons monté le spectacle en frontal sous le chapiteau coupé en deux, avec un décor extrêmement simple, noir et blanc, de Nicolas Fleury, comme les costumes en papier, aux couleurs très vives ». La langue des signes amène la part poétique d’une forme volontairement aussi artisanale que le travail de Michel Ocelot.
« D’abord les quatre personnages arrivent dans un vieux cinéma, trouvent de quoi fabriquer des films de bric et de broc, inventent leurs costumes en même temps qu’ils les confectionnent, inventent leurs histoires en même temps qu’ils les jouent, un piano mécanique reprend la musique originale, des dessins d’enfants sont projetés sur un écran…
Toutes sortes de lectures sont possibles. Celle que j’ai choisie serait une manière de dire aux gosses : « allez vers les autres, prenez ces papiers, découpez les, inventez vos histoires, inventez votre monde ».
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