J’ai souvent dit à mes enfants que la révolution française avait été un des exploits les plus titanesques de l’homme. Le pied d’Armstrong sur la lune est un pas de fainéant comparé à cette foulée sauvage qui a fait chuter plus de 1200 années d’histoire.
Hugo nous parlait de devoir. Pas celui de mémoire, de repentance, d’épanchement de sentiments. Non pas que cela soit inintéressant, mais Hugo, lui, faisait appel au devoir d’histoire. De savoir. De conscience.Pas un petit effort ressemblant à une minute de silence : ce devoir, cette « montagne » comme il l’aimait à l’appeler, ce 93 monumental, ce colosse, cette année mono-humaine, c’est une vie entière qu’il passa à la ressasser, la mastiquer, la ruminer, la réfléchir, la penser. Jeune, son cœur était tourné vers sa mère, la vendéenne. Plus tard, la raison lui révéla l’héroïsme, l’humanité de son père le républicain.
Et il n’y a pas de manichéisme là-dedans. Il y a du sentiment humain et de la complexité humaine. Quatrevingt-treize est le dernier roman d’Hugo.
Cette œuvre testamentaire nous prend la main, nous citoyens, et nous rappelle la naissance de notre fragile liberté, de notre fragile égalité et de notre fragile fraternité.
Godefroy Ségal
Adaptation et mise en scène Godefroy Ségal.
« Bruit, fureur, grandeur. C’est une gageure, à coup sûr, que d’adapter Quatrevingt treize à la scène. (…) Godefroy Ségal a eu la belle idée de faire dialoguer les mots avec les œuvres de Jean Michel Hannecart. L’image offre les ressources du cinéma : le gros plan, le plan d’ensemble. Elle dialogue avec ce qui se passe sur scène : l’image n’est pas pure illustration. En tout cas, un spectacle furieux et assourdissant. Pertinent. » Les Trois Coups
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