Écrite comme une tragédie classique, cette pièce raconte un crime d’honneur au sein d’une famille irakienne de nos jours. Adepte d’un théâtre expressionniste qui fusionne tous les arts, Alexandre Zeff met à vif les mots d’Émilienne Malfatto pour mieux dénoncer la condition des femmes dans notre monde contemporain.
Parce qu’elle est tombée enceinte sans être mariée, une jeune femme va mourir. Écrite comme une tragédie classique, cette pièce raconte un crime d’honneur au sein d’une famille irakienne de nos jours. L’autrice Émilienne Malfatto a vécu en Irak où elle a exercé en tant que photojournaliste avant de signer ce texte coup de poing.
Les voix y sont lumineusement enchâssées. Celle de l’héroïne, amoureuse sacrifiée, celles des membres de sa famille et enfin la voix millénaire du Tigre, témoin lucide et désespéré du chaos et de la folie des hommes. Aveuglé par le poids des traditions, chacun des protagonistes confie ses doutes et ses certitudes quant à l’issue de cette fatale journée.
Adepte d’un théâtre expressionniste qui fusionne tous les arts, Alexandre Zeff met à vif les mots d’Émilienne Malfatto pour mieux dénoncer la condition des femmes dans notre monde contemporain. Un spectacle hybride, poétique et cathartique, une grande polyphonie des corps et des langues.
Dans Que sur toi se lamente le Tigre, récit fulgurant salué par le prix Goncourt du premier roman 2021, Émilienne Malfatto réussit un tour de force impressionnant. J’ai été immédiatement traversé par l’idée d’en faire une adaptation théâtrale. La construction polyphonique du roman en une succession de monologues qui se répondent les uns les autres a provoqué en moi le désir d’entendre cette langue et d’incarner ces personnages sur une scène. Ce défi artistique me semble nécessaire autant d’un point de vue social et politique que sur la question de la mise en scène. Voir cette famille irakienne incarnée sur la scène crée un rapprochement, une intimité entre leur histoire et le public. C’est ici que réside l’intérêt de déterritorialiser le roman. Il s’agit de décupler le choc émotionnel et la sensation de vertige dans lequel sa lecture nous plonge.
Par ailleurs, la friction entre cette écriture poétique et le plateau est fortement propice à l’invention d’une forme originale et transdisciplinaire. Le théâtre, la danse, la vidéo, la musique live, le chant et l’installation plastique, les mouvements de la scénographie, des corps et des voix des interprètes, au service de cette parole sculptée avec finesse, révèlent toute la violence et la générosité de l’œuvre. Toutes ces disciplines fusionnent dans un même souffle poétique qui interroge notre humanité. La dramaturgie du récit appelle à ouvrir les frontières artistiques pour que jaillisse un spectacle hybride. Il ne s’agit pas ici d’une juxtaposition des arts mais bien de les faire jouer à l’unisson. L’objectif de cette exploration est de modifier l’état de conscience du spectateur pour l’atteindre là où il est peu sollicité habituellement. Pour cela, je souhaite le plonger dans un état hypnagogique, de semi-conscience.
Après la mise en scène de JAZ, où le théâtre fusionnait avec la musique, puis avec Tropique de la violence où j’ai pu agrandir le champ d’expérimentation en ajoutant la vidéo, la danse, l’installation plastique, nous prolongeons aujourd’hui ce geste en déployant un maillage unique où s’enchevêtrent encore davantage les puissances artistiques de la scène. Chaque seconde de spectacle sera pensée comme une performance sensible au service de la transcendance du récit.
Alexandre Zeff
La mise en scène était incroyable, les voix des actrices étaient sublimes… Bravo !
Pour nous montrer les crimes "d'honneur", Alexandre Zeff ne fait pas le choix d'un spectacle didactique et documentaire, du moins au sens le plus restreint de ces termes, mais celui d'un spectacle beau et tragique.
Un spectacle extraordinaire !!!
Pour 3 Notes
La mise en scène était incroyable, les voix des actrices étaient sublimes… Bravo !
Pour nous montrer les crimes "d'honneur", Alexandre Zeff ne fait pas le choix d'un spectacle didactique et documentaire, du moins au sens le plus restreint de ces termes, mais celui d'un spectacle beau et tragique.
Un spectacle extraordinaire !!!
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.