Version de concert.
Dans l'œuvre de Rameau, les opéras tiennent une place majeure, même si le compositeur n'aborda pas la scène avant un âge très avancé. Mais la révolution qu'il apporta avec sa musique emporta la France de Louis XV vers une modernité qui rendait cependant magnifiquement hommage aux œuvres fondatrices de Lully. Orchestrateur de génie, fantastique inventeur d'un art de la voix d'exception, grand prêtre des envolées lyriques irrésistibles, Rameau réalisa avec Zoroastre un « opéra étalon ».
En cette année 1749, il imposa contre la tradition la suppression du Prologue (ici une magnifique ouverture à l'italienne) et une intrigue se déroulant dans la Perse mythique, ou génies, mages et Rois se partagent le pouvoir sur les hommes, Zoroastre (notre Zarathoustra) finissant couronné pour sa sagesse. Chœurs splendides et incarnations magiques portent à l'incandescence une œuvre hors des sentiers battus, véritable pivot de la Tragédie Lyrique à la Française. Rameau a 66 ans et se montre d'une inventivité sans égale, d'une audace que seul Gluck saura retrouver deux décennies plus tard.
Pour ce chef-d’œuvre, Raphaël Pichon revient à Versailles après y a voir donné somptueusement les précédents opéras de Rameau : Hippolyte et Aricie, ainsi que Dardanus. Avec Zoroastre le compositeur avait muri son travail lyrique, Raphaël Pichon a fait de même en ces quelques années, qui l'ont vu accéder à une maturité unanimement saluée. Voici des retrouvailles Rameau / Pichon / Versailles qu'on ne saurait manquer !
Par l'ensemble Pygmalion.
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Zoroastre
Tragédie lyrique sur un livret de Louis de Cahusac.
Créée le 5 décembre 1749 à l’Académie royale de musique.
« Leurs sonorités chaudes et rondes fondées sur un continuo exceptionnel, avec deux clavecins, trois violoncelles et une contrebasse, s’imposaient par une sereine volubilité, soutenues par flûtes, hautbois, bassons, cors… » Bruno Serrou, La Croix, 21 juillet 2016
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.