Trois histoires, trois lieux, trois rencontres.
Quatre comédiens se partagent neuf personnages communs et extraordinaires.
Des corps et des décors qui se métamorphosent en direct pour composer un spectacle sur le thème de la rencontre, dans ce qu’elle a de plus improbable et de plus surprenante.
Israel Horovitz nous livre trois pièces courtes intelligentes, tendres et cruelles, sur l'humanité, ses petitesses et ses grandeurs.
Distribution en alternance.
Notre ambition première est de livrer un spectacle joyeux et vivant. Le théâtre d'Israël Horovitz nous invite à contempler la vie dans toute sa richesse : cruelle, drôle et épique, avec une pointe de tendresse.
Les situations des pièces sont des tranches de vie a priori assez banales : une rencontre entre un groom et une jeune femme, un coup de foudre dans un lieu administratif et un dîner entre deux personnes trompées. Mais les personnages qui les habitent sont tous dans une situation délicate, à un point de non-retour dans leur vie, qui les rend fragiles. La vulnérabilité est source de curiosité, c'est une qualité qui suscite de l'audace et qui donne le courage de s'ouvrir à cette rencontre qui pourrait tout bouleverser. L'audace de faire le grand plongeon, de se retrouver en chute libre, dans l'inconnu : d'où le choix de notre titre, Rencontres en chute libre.
Les neuf personnages qui composent ces pièces sont souvent drôles, parfois pathétiques, mais pleinement attachants, par leurs travers et leurs blessures. Si le rire est bien l'émotion récurrente pour le public, il se peut, par moment, que quelques larmes coulent sur une joue... Le juste équilibre entre un humour décapant et de vrais moments d'émotion est la force de ce spectacle, dont se dégage une réelle joie de vivre.
Nous avons choisi d'endosser la responsabilité de livrer une véritable expérience humaine. Il s'agit de créer une rencontre tangible entre l'acteur et le spectateur, et de livrer un spectacle généreux. Nous voulons des acteurs engagés à bras-le-corps pour transmettre l'essence de ces personnages. Nous espérons que le spectateur aura ainsi touché à une petite part d'humanité, qu'il aura pris part à cette intensité, qu'il se sera, en somme, laissé prendre au jeu d'une rencontre en chute libre.
Le défi était grand : l'action se déroule aux États-Unis, à New York, dans des espaces assez cinématographiques et sophistiqués : un restaurant, une salle d'attente et une chambre d'hôtel. J'ai choisi de suggérer les ambiances américaines plutôt que de les souligner : les décors, assez minimalistes, sont sublimés par l'imagination du spectateur, qui travaille en collaboration avec les acteurs pour faire exister ces espaces.
La musique est aussi un partenaire précieux pour suggérer cette dimension américaine : des archétypes musicaux qui ouvrent en quelques notes tout un univers pour le spectateur. Ainsi, j'ai choisi de commencer la pièce par une introduction musicale de quatre des personnages, avec une intention claire : nous sommes au théâtre, nous sommes à New York, laissez-vous surprendre, nous allons vous raconter des histoires. Tout en permettant de casser le quatrième mur, il invite le spectateur à participer activement à la représentation par son imaginaire. Il permet d'inviter joyeusement le public à entrer dans notre univers, grâce à cette chanson américaine des années cinquante... Chacun des personnages bouge sur cette musique avec son humour et sa particularité, avant de mettre en place le décor pour la première histoire.
Les trois pièces sont ainsi entrecoupées d'intermèdes musicaux permettant de conclure une histoire et d'amener la suivante avec l'autorisation du spectateur : les personnages se disent au revoir, échangent un petit pas de danse tandis que d'autres, déjà, mettent en place le décor de la prochaine histoire... Ces transitions musicales viennent former un univers original à part entière, un brin décalé, avec quelques pas de rock ou quelques signes d'impatience à voir leur décor se préciser. Rencontres en chute libre se termine sur la même musique que celle utilisée au début. Les personnages viennent remercier le public d'avoir écouté leurs histoires à travers un dernier petit spectacle...
Afin de ne pas encombrer visuellement l'espace et d'ouvrir, toujours plus, l'imagination du public, les acteurs miment certains objets qu'ils font littéralement apparaître du vide. Un travail d’orfèvre, une performance qui apporte une vraie puissance sensorielle au jeu des comédiens. Par la seule force de son imagination et la précision gestuelle des acteurs, le public crée un verre, une assiette... Certains objets symboliques ou significatifs sont cependant réellement présents sur scène. Il en est de même pour la lumière, qui agit comme un catalyseur de l'imaginaire auprès du spectateur, pour transformer les ambiances pendant et entre les différentes pièces.
L'objectif est de livrer un spectacle généreux, les corps des comédiens forment la matière première du spectacle. Ce sont des postures et des voix qui changent d'un personnage à l'autre. Parallèlement au texte, le dialogue des corps se livre à une conversation parallèle. Les corps émettent des signaux constants, transmettent intentions et émotions que nous voudrions cacher. En accentuant ainsi ces gestes quotidiens qui nous trahissent, de véritables dialogues de corps vont se créer devant le spectateur. Ceux-ci agissent souvent en complément des mots, mais ils se suffisent aussi parfois à eux-mêmes, dans des silences puissants. Les corps discutent entre eux en créant de véritables instants de vie, comiques, tragiques, profonds ou légers.
La scénographie minimaliste, les décors qui se transforment en direct durant des intermèdes musicaux originaux, ainsi que l'utilisation de la musique permettent de créer un univers cohérent et riche, dans lequel le spectateur est invité à participer activement par la force de son imagination.
Odile Lavie
L'humour grinçant de Horovitz est mélé à quelques touches d'espoir dans ces pièces courtes, et on s'attache aux personnages qui sont interprétés avec beaucoup de délicatesse !
Pour 1 Notes
L'humour grinçant de Horovitz est mélé à quelques touches d'espoir dans ces pièces courtes, et on s'attache aux personnages qui sont interprétés avec beaucoup de délicatesse !
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