Un festival scénique en un week-end du 14 au 16 octobre, et quatre opéras.
Joué en quatre parties, du vendredi soir au dimanche après-midi, ce spectacle d’une dizaine d’heures renoue avec l’idée de « festival scénique » cher à Wagner.
Un Ring accessible, qui réunit, autour d’Antoine Gindt et Peter Rundel, une brillante équipe de chanteurs et restitue toute la démesure, musicale et scénique, de cette fabuleuse épopée dont les principaux thèmes sont plus que jamais d’actualité : conflits générationnels et de pouvoir, problématique de la transmission, pillage des richesses communes au profit d’intérêts privés, culture de la catastrophe et de la peur… Imaginée à partir de la verticalité des mondes – les Dieux, les hommes, les nains – la scène lie indéfectiblement l’action et l’utilisation des technologies actuelles de l’image à la narration, et crée une extraordinaire sensation d’englobement du spectateur.
Depuis la saison 2010-2011, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines accompagne la naissance du projet Ring Saga (séries d’ateliers, scènes ouvertes, conférences, répétitions). Sa création à la Casa da Música de Porto précède une longue tournée qui passe notamment par la Cité de la Musique à Paris et de nombreux théâtres en France et au Luxembourg.
Des quatre opéras du Ring, L’Or du Rhin est le seul composé en un geste musical ininterrompu, sans entracte, comme prolongement direct d’une action qui s’est jouée avant même le prologue. Avide de pouvoir, Wotan, le Dieu des Dieux, bouleverse l’équilibre du monde.
Dans le prologue aux trois journées du Ring, l’état du monde est bouleversé. Alberich, le Nibelung, renonce à l’amour et s’empare de l’or… qui passe ensuite de mains en mains, des dieux aux géants.
Dans un environnement paisible, les trois filles du Rhin veillent sur l’or caché au fond du fleuve. Surgit le nain Alberich qui s’en empare pour forger l’anneau et le heaume, et détenir ainsi un pouvoir infini.
Chez les dieux, la construction du nouveau palais de Wotan (le Walhalla), est achevée. Les Géants réclament leur salaire, et exigent qu’en gage, Wotan leur livre Freia – déesse de la jeunesse.
Wotan, pris au piège, part à la conquête de l’or, pour contrarier le pouvoir d’Alberich et honorer sa dette.
De La Walkyrie, on connaît surtout la célèbre chevauchée, immortalisée par Coppola dans Apocalypse Now. Mais c’est des complexes relations père-fille entre Wotan et Brünnhilde et des stratégies de reconquête de l’anneau que traite cet opéra magistral.
Dépossédé du trésor par le géant Fafner, Wotan imagine un stratagème pour le récupérer : confier, sans se dévoiler, cette mission à Siegmund, le fils qu’il a engendré avec une mortelle. Celui-ci perdu, une nuit d’orage, se réfugie chez Hunding, propriétaire brutal auquel Sieglinde a été mariée de force. Se découvrant mutuellement, Siegmund et Sieglinde tombent éperdument amoureux et de leur union incestueuse naîtra Siegfried.
Pressé par Fricka de mettre fin à ces dévoiements, Wotan – malgré lui – charge Brünnhilde d’annoncer à Siegmund sa mort prochaine. Mais elle lui désobéit, épargne d’abord Siegmund puis protège Sieglinde. Wotan doit finalement intervenir. Bannie, Brünnhilde est condamnée à périr sur un rocher entouré de flammes.
Tout entière consacrée à Siegfried, petit fils de Wotan né de l’union incestueuse des jumeaux Sieglinde et Siegmund, cette deuxième journée révèle certaines des plus belles pages musicales du Ring, dans un esprit pastoral et merveilleux.
L’opéra prend la forme d’un conte initiatique : Siegfried – héros germanique à l’âme pure qui a inspiré Wagner – est à la recherche de son identité que lui cache Mime, le nain cruel qui l’a recueilli et élevé dans la forêt.
Siegfried va donc forger l’épée qui le rendra invincible et tuer Fafner, transformé en dragon, qui dans un dernier souffle lui apprend l’origine du trésor et sa malédiction. Il s’en emparera, découvrira grâce au chant de l’oiseau de la forêt les intentions de Mime qu’il tue à son tour, puis le chemin qui le mènera vers le rocher de Brünnhilde. Rencontrant sur sa route Wotan – sous les traits du Voyageur – il brise sa lance grâce à l’épée. La voie est ouverte.
Ayant ainsi franchi tous les obstacles, Siegfried brave sans hésitation le feu qui encercle Brünnhilde, endormie ; il l’éveille et, enfin, rencontre l’amour.
Complots, machinations et guerre des clans trouvent leur issue dans Le Crépuscule des Dieux. La mort de Siegfried et l’ultime monologue de Brünnhilde, impressionnant de virtuosité, signent l’incendie final qui aura raison de la race des Dieux.
Troisième et dernière journée du Ring : Siegfried échoue dans l’avènement d’un ordre nouveau. Il se fait assassiner, rejoint par Brünnhilde qui précipite la chute des Dieux.
Sous l’emprise d’un philtre magique, Siegfried livre l’anneau à Gunther, roi des Burgondes. Trahie, Brünnhilde s’allie à Hagen, fils d’Alberich et lui révèle le seul point faible de Siegfried : son dos. Les Filles du Rhin conjurent Siegfried une dernière fois de leur restituer l’anneau maudit. Elles prédisent la mort imminente de qui le porte. Siegfried se moque. Hagen profite que Siegfried absorbe un philtre pour recouvrer la mémoire et lui porte un coup fatal dans le dos.
Brünnhilde apprend toutes les manipulations de Hagen de la bouche des filles du Rhin. Elle fait dresser un bûcher pour suivre Siegfried dans la mort. Les flammes gagnent le Walhalla et brûlent le royaume des Dieux, c’est le crépuscule des dieux.
Musique et livret Richard Wagner / version Jonathan Dove et Graham Vick (1990) /direction musicale Peter Rundel / mise en scène Antoine Gindt / assistanat à la mise en scène Janick Moisan / dramaturgie, traduction, surtitres Aleksi Barrière et Laurent Prost / scénographie Elise Capdenat / lumière Daniel Levy / création numérique Omek Jarolim / costumes Fanny Brouste, assistée de Peggy Sturm / maquillage et coiffure Véronique Nguyen / accessoires Martin Gautron conseiller musical et assistant chef Léo Warynski / copie, corrections et adaptation Fabrice Goubin pianistes répétiteurs Nicolas Chesneau, Christophe Manien et Nicolas Fehrenbach
Place Georges Pompidou 78054 Montigny-le-Bretonneux
Voiture : De Paris : Autoroutes A13 ou A86 (30 à 45 mn), RN 10 direction Saint Quentin en Yvelines. Sur la commune de Montigny le Bretonneux suivre la direction du Centre Commercial Régional
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