Avec cette nouvelle création, c’est à une fable politique d’anticipation que nous sommes conviés. Après avoir exploré l’Europe, Le Birgit Ensemble s’intéresse aujourd’hui à nos institutions. Soixante ans après sa fondation, la Ve République n’est-elle pas à bout de souffle ? Qui en sont les grandes figures ? Des romans nationaux au roman national unique, univoque, quel point de vue adopter ? Par la fiction et l’écriture de nouveaux récits, les certitudes pourraient bien vaciller.
Nous sommes en France dans un futur proche. Le président de la République vient de décéder subitement. Des élections anticipées sont organisées à la hâte. Son héritier, le candidat du parti Horizon, affûte ses armes en vue du second tour mais, à quelques jours de l’élection, l’arène est soudainement peuplée de fantômes jaillissant du passé, de notre histoire passée.
Avec cette nouvelle création, c’est à une fable politique d’anticipation que nous sommes conviés. Après avoir exploré l’Europe, Le Birgit Ensemble s’intéresse aujourd’hui à nos institutions. Soixante ans après sa fondation, la Ve République n’est-elle pas à bout de souffle ? Qui en sont les grandes figures ? Des romans nationaux au roman national unique, univoque, quel point de vue adopter ? Par la fiction et l’écriture de nouveaux récits, les certitudes pourraient bien vaciller.
Mêlant histoire, politique et théâtre, la troupe menée par Jade Herbulot et Julie Bertin ne craint pas de déployer les grandes intrigues en faisant se mêler deux territoires a priori incompatibles : la sphère politique et le monde des forces magiques et invisibles. Or, quoi de mieux qu’un plateau de théâtre pour convoquer nos vieux spectres ?
« Julie Bertin et Jade Herbulot inventent une passionnante fiction politique sur fond d’élection présidentielle, servie par des comédiens sidérants de vérité et une mise en scène au cordeau. Un remarquable spectacle ! » Catherine Robert, La Terrasse
« Les comédiens et comédiennes, presque tous sortis ensemble du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris, composent avec aplomb ou drôlerie des personnages aux traits affûtés. Du candidat galvanisé à son épouse machiavélique. Du chef de campagne sûr de lui au jeune financier magouilleur. De la rédactrice des discours renvoyant les idées comme des balles de tennis à l’ingénieur spécialiste des cyberattaques. » Emmanuelle Bouchez, Télérama
« La puissance de ce spectacle réside dans la mise en scène digne d'une série politique américaine où la force de l’Histoire rattrape le temps et l'actualité. Tout est extrêmement précis, réglé, cadencé. Jade Herbulot et Julie Bertin dévoilent un texte ciselé, percutant et une scénographie d'envergure. Les décors sont parfaitement réalistes et modernes. Le spectateur est happé par cet univers mobilisé et combattant. » Savannah Macé, Artcena
« Le soin apporté à la scénographie ne laisse rien au hasard : des grandiloquentes tentures du bureau d’un candidat déjà en adéquation avec sa future fonction jusqu’à ce bol de pistaches négligemment oublié sur une table, qui provoquera un twist inattendu dans l’intrigue. La distribution, une troupe de jeunes acteurs à l’énergie débordante, semble se délecter de cette irrévérencieuse comédie du pouvoir. » Marie-Valentine Chaudon, La Croix
« Un spectacle mené tambour battant par une brochette d’acteurs formidables qui maîtrisent de bout en bout une partition survoltée. Un spectacle en phase avec notre présent mais dont l’écriture remonte à plus de deux ans. Hasard ou coïncidence ? » Marie-José Sirach, L'Humanité
« Cette irruption du fantastique, métaphorisation des peurs induites par les crimes anciens et les faiblesses morales, oxygène littéralement la représentation. Cela n’apporte pas que des courants d’air, mais des bouffées d’air, tout simplement et de l’humour, des sourires et des rires. Malgré les situations que l’on peut prendre très au sérieux et qui sont angoissantes. Le Birgit Ensemble ne renonce en rien à ses convictions, à sa férocité, à son goût de la critique acérée, sociétale et politique. » Armelle Héliot, Le Journal d'Armelle Héliot
Nous avons souvent l’habitude de considérer que la chose politique satisfait aux lois de la vérité, de la rationalité et de l’objectivité. À travers le récit de cette cam-pagne, nous cherchons à montrer ce qu’elle comporte au contraire de subjectivité, de sensible et d’irrationnel. Car, derrière les discours politiques et leur rhétorique, il y a des hommes et des femmes guidés dans leurs décisions par de multiples affects. Des hommes et des femmes qui, lorsqu’ils adhèrent à un parti, à une idéologie, adhèrent aussi à un système de croyance. Si la Constitution française de 1958 a permis une plus grande stabilité des institutions politiques, elle a aussi renforcé la personnification du pouvoir créant par là même une fascination partagée pour la figure de « l’homme providentiel ».
Le problème est que ce fantasme, ou plutôt, cette croyance, se nourrit d’un « roman national » qui fait la part belle, entre autres, aux conquêtes, aux victoires, à l’idée d’une autorité inflexible. Ce faisant, cette repré-sentation du pouvoir a besoin, pour se perpétuer, de passer sous silence de nombreux récits. Ceux, précisément, qui pourraient remettre en question les termes de ce « roman ». Mais ces récits manquants n’en existent pas moins. Ils sont le refoulé de notre mémoire collective.
Cette représentation de l’exercice du pouvoir, nous l’avons mise en jeu dans l’écriture d’une fiction. Et c’est une première pour nous. À la croisée de la fable politique shakespearienne, du récit d’anticipation et du genre fantastique, notre intrigue se situe à huis clos, dans une France parallèle. Moïra, jeune réalisatrice, nous raconte les dix derniers jours de la campagne présidentielle du parti conservateur libéral Horizon. Les intérêts personnels de chaque personnage se mêlent progressivement aux enjeux politiques, quand surgit des dessous de l’ancien musée de l’Homme transformé en QG de campagne, la colère dévastatrice de fantômes kanaks. Plus leurs voix hantent le candidat, plus le système de croyance qui soutient le projet politique de ce dernier se met à vaciller... jusqu’à atteindre un point de non retour.
Choisir les murs du musée de l’Homme, c’est en choisir les sous-sols. Ils renferment aujourd’hui encore près de 18 000 crânes dont une partie a été récoltée au XIXe siècle, dans le cadre des premières études d’anthropologie en Europe. À l’époque, un certain nombre de ces travaux visaient principalement à prouver par la science la supériorité de la race blanche. Comment légitimer autrement la mission civilisatrice de l’Occident dans ses colonies ?
Dans notre pièce, les mythologies républicaines se confrontent aux figures effacées de notre histoire pour affirmer la nécessité absolue d’en reconstituer les récits et de les incorporer une bonne fois pour toutes dans un nouveau « roman national » plurivoque et inclusif. Sur scène, les voix d’outre-tombe opèrent comme un révélateur : celui de la violence refoulée du passé colonial dans l’inconscient de l’histoire française. Nous convoquons alors l’artisanat propre au théâtre pour manifester la colère des fantômes : les murs tremblent et le lieu finit par se « réveiller ». De par le récit de l’effondrement du système de croyance qui enveloppe notre candidat, Roman(s) national raconte aussi l’histoire d’une amnésie. À nous, aujourd’hui, de construire la mémoire de ces récits manquants.
Jade Herbulot et Julie Bertin
Mise en scène et direction d'acteurs remarquables. Écriture ciselée. Énergie et tension immersives. On est emportés ! Avec en plus une subtile façon d'impliquer notre regard de spectateur. (Ravis d'avoir retrouvé toutes les qualités des 3 Mousquetaires)
Pour 1 Notes
Mise en scène et direction d'acteurs remarquables. Écriture ciselée. Énergie et tension immersives. On est emportés ! Avec en plus une subtile façon d'impliquer notre regard de spectateur. (Ravis d'avoir retrouvé toutes les qualités des 3 Mousquetaires)
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.