La campagne, la France, c’est l’hiver.
Une composition sonore, textuelle, physique et cinématographique, qui fait émerger la violence tragique d’un monde coincé entre le désir de vivre et la réalité mortifère du déclassement et de l’exclusion. Ce monde, c’est la campagne de La Terre de Zola, avec les mêmes familles éclatées, les mêmes désirs interdits, mais une campagne imprégnée par cinquante années de domination culturelle, celle des téléfilms américains, des magazines people et de la grande distribution.
Une écriture du silence, trois comédiennes, une forme hybride entre théâtre et cinéma. Le désir de porter la voix d'une campagne déchirée entre l'imagerie fantasmagorique des mass-médias et la vie quotidienne d'un univers déchu.
Conception et réalisation : Das Plateau.
Au début, il y a un chien, celui du voisin. Le chien aboie, Damien tue le chien, le Grand-père rate son suicide et François réussit son accident de voiture, parce qu'il est saoul et que Josian, qui est son ami et qui est flic aussi, le poursuit un peu, avec la sirène, pour plaisanter. Au milieu, Damien entraîne à la course Jean, son beau-fils, le fils de Kriss, l'ex-épouse de François, celui qui est mort. Et comme Jean est triste, il a peur la nuit, et dans la journée, il s'écrase le gros orteil avec un marteau, il dit à sa mère que c'est l'étagère qui lui est tombée tout droit sur le pied.À la fin, Kriss fait chanter Josian parce qu'il a tué, sans faire exprès mais tué quand-même, le père de son fils, il a raconté toute l'histoire à Dam qui l'a dit à Kriss qui a besoin d'agent.À la fin, on boit du JB sur des transats, pour se détendre.
SIG Sauer Pro, c'est la volonté de pousser à l'extrême la fiction théâtrale, entre le naturalisme brutal du quotidien et l'accumulation absurde des évènements dramatiques. Peu de mots, pour faire émerger la violence tragique d'un monde coincé entre le désir de vivre et la réalité mortifère du déclassement et de l'exclusion. Une langue pauvre, asséchée, pour que les caractères, les personnages, les situations, se dessinent en creux, dans les silences, dans ce manque, dans cette absence.
SIG Sauer Pro, c’est une composition sonore, textuelle, physique et cinématographique, qui met en jeu une distance agissante entre action dramatique et action scénique. C’est un travail sur le jeu qui, au-delà de la simple incarnation, interagit avec le dispositif cinématographique pour montrer une campagne déchirée entre l'imagerie fantasmagorique des mass-média et la violence quotidienne d'un
univers déclassé.
SIG Sauer Pro, c'est la volonté de mettre en scène à la fois la fiction et l'éclatement de la fiction, un texte brutalement naturaliste et un dispositif médiatique à même de retranscrire le réel dans la pluralité de ces manifestations (chaotiques, ambivalentes et sans cesse recomposées).
1 rue Charles Garnier 93400 Saint-Ouen