L’ultime monument de Bruckner par Christian Thielemann et la Staatskapelle de Dresde.
Bruckner écrivit sa Neuvième symphonie en ayant la conscience exacte qu’elle serait sa dernière et choisit d’ailleurs intentionnellement la tonalité de la Neuvième de Beethoven, ré mineur. De 1891 à fin 1894, il en rédigea les trois premiers mouvements, puis il se battit pendant près de deux ans avec son Finale qu'il laissa inachevé. Le musicien ne l’entendra jamais jouée mais elle a toujours exercé une puissante fascination sur des générations de chefs. Dédiée à Dieu, elle combine la vision d’un au-delà inquiétant et d’une certaine forme de sérénité. Elle représente sans conteste le couronnement artistique de toute la vie du musicien.
Défenseur du grand répertoire germanique et d’une certaine culture tradition musicale, Christian Thielemann s’est imposé dans des pans entiers de ce répertoire, en particulier dans Beethoven et Strauss. Son exploration de Bruckner a commencé avec Munich et se poursuit aujourd’hui avec Dresde. Il faut dire que le tradition Bruckner est toujours bien vivante aujourd'hui à la Staatskapelle de Dresde avec les légendaires cycles gravés par Eugen Jochum, Giuseppe Sinopoli et Bernard Haitink. Désormais, il faudra compter avec la figure de Thielemann pour écrire la suite de cette histoire de l’interprétation.
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