Folle de désir pour un Iokanaan maudissant sa mère, Salomé tente de le séduire. Son échec lui fera demander la tête de ce prophète annonçant la venue du Messie. C'est sur « un plateau d'argent » qu'elle exige sa récompense pour une danse érotique exécutée pour son oncle, et beau-père, le lubrique Hérode, roi décadent des juifs.
Ecrite en français par un Oscar Wilde francophile, Salomé reste sa seule contribution à la littérature française. Wilde ne verra jamais sa pièce, créée pour Sarah Bernhardt, jouée à Londres. La censure de la couronne Britannique lui refusera toujours la reconnaissance qui lui était due pour ce chef-d’œuvre tragique.
Issue des silences de la Bible, la jeune princesse danseuse devient un véritable mythe, incontournable au milieu du XIXe siècle. Un phénomène ravageur voire hystérique qui charme tous les arts, de la littérature à la poésie, de la musique à la peinture. Pour ne citer que les plus importants : Mallarmé, Apollinaire, Flaubert, Heinrich Heine, Huysmans en littérature ; Le Titien, Picasso, Cranach, Munch, Moreau en peinture, et Strauss qui signe un de ses opéras majeurs, au livret traduisant le texte de Wilde.
L’imaginaire inassouvi des artistes comble le vide insolent du texte sacré. Incarnation de la femme fatale pour beaucoup, elle confirme la malignité de la féminité pour certains. Elle est toute l’ambiguïté du Mal représenté sous les traits de la beauté grâcieuse et de la jeunesse.
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