Fondée en 1975 par Ushio Amagatsu, la compagnie japonaise Sankai Juku (littéralement « atelier de la montagne et de la mer ») est une troupe exclusivement masculine et dont le répertoire est presque exclusivement constitué de pièces écrites dans le genre du théâtre Butô. Le Butô est une forme d'art scénique japonaise apparu dans les années 1960, comme une expression des traumatismes d'une génération née après la guerre, et marquée par la défaite puis l’occupation de leur pays et tout particulièrement par les drames d’Hiroshima et Nagasaki.
Dans le contexte d’une culture japonaise enracinée dans des siècles de tradition qui ont vu notamment l’épanouissement du Kabuki et du No, le Butô propose une approche nouvelle des rapports au monde extérieur, moins codifiée et plus individuelle. Ainsi, l’invitation à exprimer en scène et à travers le corps sa souffrance la plus profonde ou sa joie la plus communicative trouve ici un terrain de libre expression.
La lenteur des mouvements, les corps nus et entièrement poudrés de blanc, sont la marque de fabrique du Butô. Régulièrement présente en France depuis le début des années 80, la compagnie Sankai Juku nous offre la primeur de sa toute nouvelle création.
Musique : Takashi Kako, Yas-Kaz, Yoichiro Yoshikawa
Jusque dans son titre Arc (Arche), Chemin de jour ce nouvel opus de Ushio Amagatsu dit beaucoup des intentions du chorégraphe. « Il y a l’aube et le crépuscule. Une envie de contraste autant que la continuité de quelque chose », résume le maître à danser de Sankai Juku. Ce passage du temps ici résumé en sept stations déploie un impressionnant arc de sensations. Des danses en ondulation, des vagues de corps, un travail des bras unique. Le spectateur sera parfois en terrain connu, à l’image de ces passages au sol ou des saluts « chorégraphiés » vibrants d’émotion. S’y ajoutent des recherches nouvelles, preuves que Amagatsu voit sa troupe comme un laboratoire de formes et de couleurs. On pense à ces instants suspendus ou cette scénographie dédoublée. Absent du plateau pour la première fois, Ushio Amagatsu fait de ses interprètes des passeurs. Anciens et nouveaux entrent dans la danse de Sankai Juku avec une grâce irréelle.
Philippe Noisette
« Pure parenthèse de beauté visuelle et émotionnelle, Arc se pose sur deux rectangles de sable gris au-dessus desquels sont suspendus des plateaux de balance et des miroirs triangles pour « signifier l’oscillation perpétuelle de toute chose dans sa recherche d’équilibre ». En fond de scène, deux immenses arcs en métal se déplaceront lentement pour dessiner un cercle. Les formes se superposent, les lumières déclinent des figures géométriques sur le sable, soulignant cet art de la transformation permanente cher au chorégraphe. » Rosita Boisseau, Le Monde, 26 avril 2019
Envoûtant...
se laisser porter par ces mouvements longs lents et inspirant... un pur bonheur où le corps est air, feu fluide et puissant. J'en veux encore!!!!
Pour 2 Notes
Envoûtant...
se laisser porter par ces mouvements longs lents et inspirant... un pur bonheur où le corps est air, feu fluide et puissant. J'en veux encore!!!!
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