Prodige de l’équilibre, acrobate et poète, Yoann Bourgeois signe la première production de La Scala Paris, une réaction en chaîne où les corps des huit acrobates et danseurs défient la peur et la pesanteur.
« Imaginer une phrase qui commence et sans ponctuation une fois élancée ne peut plus s’arrêter une phrase déséquilibrée une phrase précipitée dégringolée dégringolante fluctuante et altérée par une série de réactions en chaîne une phrase comme un domino cascade une phrase fugue une phrase rebelle s’émancipant cherchant à s’émanciper ou simplement s’enfuir de sa forme de phrase traditionnelle de phrase communicante une phrase emballée s’emballant rebelle rétive et répétitive variant comme une ligne mélodique comme un domino cascade où un homme tout à coup imaginer un homme oui un homme à la place de cette phrase homme fugue de sa première à sa dernière seconde par une série de réactions en chaîne par une série de rebondissements cet homme imaginé cet homme tombant dégringolant se rattrapant roulant rebondissant glissant courant accélérant homme catastrophe oblique penché précipité ne pouvant plus s’arrêter homme manipulé homme mu coincé dans la machine d’une domestication plus grande que lui dans ce monde disproportionné de rouages de forces de poulies d’engrenages d’escaliers de portes de trappes de tourniquets imaginez. » Yoann Bourgeois
« Plus sombre, Scala se fait aussi plus mécanique, mais l’instabilité du monde en est toujours le refrain, le trampoline offrant sa surface souple à une humanité happée par le vertige. (...) les protagonistes de ce ballet abstrait et philosophique qu’est Scala tombent, s’écroulent, s’affaissent, se liquéfient jusqu’à disparaître sous le plateau. Sans fin, ils resurgissent, renaissent, et ça repart pour un tour de manège, évidemment soldé par la même conclusion. Ronde de la vie et cycle du temps, incarnés par un groupe de personnages interchangeables, habillés à l’identique, dont la démultiplication efface la singularité. » Rosita Boisseau, Le Monde, 13 septembre 2018
« D'une certaine façon, Yoann Bourgeois renoue avec le cirque dans ses portés et ses voltiges assumés. « Scala » est à la fois nostalgique d'une histoire artistique et définitivement contemporaine. » Philippe Noisette, Les Echos, 14 septembre 2018
Spectacle difficile à classer, beau, poétique, désarticulé, improbable... un ballet, une chorégraphie gymnique...
Les corps se désarticulent, s’effondrent, chutent dans un mouvement perpétuel. On se laisse embarquer avec ces corps en apesanteur, et ces acrobates magnifiques. Chute permanente et renaissance incessante.on y comprend ce qu’on veut ou on n’y comprend rien, on s’en fiche c’est beau. À voir
Un spectacle aux idées désarticulées comme le sont les acteurs et les décors. Passé le premier quart d'heure où l'on est bluffé par le talent acrobatique des acteurs et par ce décor à la Escher, on se lasse ensuite de la répétition en se demandant mais où veut en venir l'auteur metteur en scène ?? Quelques ébauches d'idées qui s'évanouissent dans le mouvement perpétuel. Ce n'est pas du ballet, ni de la pantomime ni du théâtre. Cela tient plus du clip qu'autre chose. De l'image et del épate. Rien de plus.
Beau spectacle digne d’une entrée en matière pour ce nouveau théâtre parisien aux ambitions très éclectiques . Nous étions placés de manière idéale ( 4ème rang ) ne voyant pas les trampolines, la magie des artistes évoluant à partir de ceux ci était parfaite .la surprise des objets déséquilibrés puis remis en place participe largement à la fascination qu’exerce l’ambiance de ce spectacle. Quelques réserves cependant sur le début assez lent, quelques phrases inutiles, et un effet de lassitude dans la scene De l’escalier. La salle est très bien conçue, confortable et esthétique. Programmation à suivre
Pour 7 Notes
Spectacle difficile à classer, beau, poétique, désarticulé, improbable... un ballet, une chorégraphie gymnique...
Les corps se désarticulent, s’effondrent, chutent dans un mouvement perpétuel. On se laisse embarquer avec ces corps en apesanteur, et ces acrobates magnifiques. Chute permanente et renaissance incessante.on y comprend ce qu’on veut ou on n’y comprend rien, on s’en fiche c’est beau. À voir
Un spectacle aux idées désarticulées comme le sont les acteurs et les décors. Passé le premier quart d'heure où l'on est bluffé par le talent acrobatique des acteurs et par ce décor à la Escher, on se lasse ensuite de la répétition en se demandant mais où veut en venir l'auteur metteur en scène ?? Quelques ébauches d'idées qui s'évanouissent dans le mouvement perpétuel. Ce n'est pas du ballet, ni de la pantomime ni du théâtre. Cela tient plus du clip qu'autre chose. De l'image et del épate. Rien de plus.
Beau spectacle digne d’une entrée en matière pour ce nouveau théâtre parisien aux ambitions très éclectiques . Nous étions placés de manière idéale ( 4ème rang ) ne voyant pas les trampolines, la magie des artistes évoluant à partir de ceux ci était parfaite .la surprise des objets déséquilibrés puis remis en place participe largement à la fascination qu’exerce l’ambiance de ce spectacle. Quelques réserves cependant sur le début assez lent, quelques phrases inutiles, et un effet de lassitude dans la scene De l’escalier. La salle est très bien conçue, confortable et esthétique. Programmation à suivre
magnifique spectacle !
Usant dans un premier temps des ressorts comiques de la chute, ce spectacle de danse / cirque se fait plus sombre ou mélancolique. Avec des clins d'oeil aux univers de Little Nemo, Escher ou Marc-Antoine Mathieu, il s'appuie sur une très belle bande son, de belles trouvailles et d'excellents interprètes. Ils tombent par tous les trous et se relèvent, rebondissent même, dévalent les marches comme un long cortège, semblent pantins animés, robots. Métaphore d'une humanité perdue, qui ne peut trouver son salut que dans la coopération et pour cela devrait entamer une mutation ? J'ai été très émue, mon accompagnatrice beaucoup moins.
Je n'ai pas cessé de penser à l'univers la fois drôle et terrifiant de Franz Kafka.
13, boulevard de Strasbourg 75010 Paris