A-t-on besoin de revenir sur l’histoire de Roméo et Juliette… Deux êtres inexpérimentés, traversés par les inquiétudes et les excès de leur jeunesse. Deux adolescents enfiévrés d’amour qui plongent, l’un pour l’autre, dans la mort. Soumis aux troubles de leur âge, ils se trouvent, mais immédiatement se perdent, dessinant le funeste chemin d’une suite de rendez-vous manqués.
Le génie de Shakespeare est de raconter cette histoire dans un temps très court. Ces quatre jours de l’histoire m’amènent à me poser toujours les mêmes questions : Le temps de l’histoire est-il le lieu de la tragédie ? La mise en scène doit-elle s’appuyer sur l’accélération du destin tragique ? Pourquoi Shakespeare est-il si impitoyable avec nos deux jeunes gens ? Pourquoi leur fournir des stratagèmes si périlleux pour sauver leur amour et les faire mourir ? Si vite ! Pourquoi ces deux enfants sont-ils vaincus par la guerre de leurs pères ?
Est-ce qu’ils ne sont pas assez forts pour lutter contre eux ?
Sont-ils trop jeunes ? Manquent-ils seulement de temps ?
Où se trouve dans la pièce la question du mal ?
L’amour n’est pas l’arme qui fait plier la guerre ?
L’axe du bien contre l’axe du mal ?
Et si, cette fois-ci, les deux jeunes amants pouvaient changer le cours de leur destin fatal et vivre ? Seraient-ils différents ?
Depuis quelques années, le parcours de Magali Léris croise celui de Roméo et Juliette : spectacle chorégraphique de Sébastien Lefrançois lors de l’édition 2008 du festival Suresnes cités danse, variante burlesque à l’occasion d’un atelier au conservatoire régional de Clermont-Ferrand, sujet d’un stage à l’école Florent. Le temps était venu pour la metteure en scène d’envisager cette œuvre de façon pleine et entière.
Elle en signe aujourd’hui une version courte, nerveuse, pleine de vie. Une version qu’elle dédie aux jeunes gens qui, dans notre monde contemporain, vivent eux aussi des amours violemment contrariés, à cause de leurs familles, de leurs peuples ennemis ou de leur difficulté à vivre la réalité.
Nouvelle traduction : Blandine Pélissier.
" La traduction de Roméo et Juliette de Blandine Pelissier est jeune et impertinente. Le ton est donné : moderne et incisif, où fougue et intempérance sont de mise. La mise en scène de Magali Léris est ardente et audacieuse. Yves Collet, à la scénographie, voit grand, imagine haut et vise juste. C’est donc le nez en l’air et les yeux dans les étoiles que l’on admire la souplesse et la dextérité des comédiens. Au milieu de ces barres de fer, ils deviennent des créateurs d’espace. La distribution est remarquable. Le tout est superbe. Du grand Shakespeare ! " Les Trois Coups
" Magali Léris a choisi ici de nous présenter un Roméo et Juliette extrêmement stylisé. C’est une réussite puisque la précision dans la direction d’acteur et l’utilisation de l’espace font de la pièce un bloc d’émotions. Les comédiens sont tous excellents, une Juliette qui fait vibrer d’émotion et un Roméo dévastateur. La traduction est sur mesure, le langage de la jeunesse est réinventé. " Théâtrorama
Parvis des Arts 94140 Alfortville