Je suis conscient que Souvenirs fantômes est une pièce litigieuse et politiquement incorrecte. Elle prend le parti de la fraternité impopulaire contre le jargon à la mode sur l’effet destructeur de la vie de famille.
Souvenirs fantômes parle d’une certaine espèce de thérapeutes manipulateurs. La question des faux souvenirs de mauvais traitements sexuels subis pendant l’enfance est une « patate chaude ».
Arnold Wesker
Arnold Wesker, un dramaturge anglais important, dont de nombreuses pièces ont été traduites et jouées en France, notamment Les quatre saisons que monta Claude Régy ou encore La cuisine que monta Ariane Mnouchkine.
Souvenirs fantômes est une pièce récente, un « thriller » psychologique où le récit est conduit sans méandre de façon vivante et dynamique. A travers toute son œuvre un sujet a dominé la pensée de Wesker : la famille, la cohésion du noyau familial.
Ici, dans Souvenirs fantômes le noyau familial explose sous la pression des conflits, des échecs, des dépressions. Qui sont les responsables ? Les coupables ? L’enquête sera menée.
Souvenirs fantômes parle du pouvoir, de la manipulation, mais aussi du rapport à l’enfance, aux parents, au passé, de la maîtrise problématique que chacun a de sa vie.
Et les souvenirs, les souvenirs des jeux de l’enfance entre un père et sa fille, les souvenirs de ces jeux qui sont manifestement des témoignages d’amour, de plaisir et d’innocence... Mais étaient ce bien des jours heureux ? Et les souvenirs sont-ils des souvenirs fantômes ?
Jacques Rosner
Traduction : Jean-Michel Déprats
20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris