Quiproquos, agitation et pirouettes verbales vous entraîneront dans un tourbillon de moments hilarants et loufoques. Pour cacher un début de liaison avec l’une de ses patientes, le Docteur Moulineaux se lance dans une cascade de mensonges, pirouettes et dissimulations face à sa femme
Yvonne, sa belle-mère Madame Aigreville, son ami Bassinet, sa maîtresse Suzanne ainsi que le mari de cette dernière, Anatole Aubin, et Rosa l'amante de celui-ci qui fut jadis la sienne puis la femme de son ami Bassinet. Le tout sous l'oeil amusé d'Etienne le valet…
La valse des alibis et autres subterfuges peut commencer. Bienvenue dans l'univers rythmé du vaudeville, univers d'excellence de Georges Feydeau. Une galerie de personnages, les uns et les autres ayant ou ayant eu entre eux une aventure amoureuse entraînant quelques quiproquos et dérobades, quelques portes claquées et trahisons, enfin un metteur en scène croquant cet univers vaudevillesque en lui donnant des couleurs originales.
J’ai choisi de mettre en exergue les fondamentaux de Feydeau : notamment le sens du rythme, de l’enchaînement, du rebondissement, de la logique infernale des mensonges, ainsi que l’art de peindre avec finesse et nuances les caractères en démasquant habilement les petitesses de la conduite des humains.
Feydeau, maître de l’écriture théâtrale, dévoile en effet les combinaisons complexes tissées par la médiocrité. L’un des autres fondamentaux chez Feydeau est l’apparition de personnes qui ne devraient pas être à tel endroit à tel moment.
Afin de mettre en exergue cette mécanique, je propose que ces apparitions relèvent presque du surnaturel afin que le spectateur soit surpris, à l’égal du personnage surpris.
La modernité de direction d’acteurs résidera dans le tempo et la manière de faire parler les personnages au rythme d’aujourd’hui afin que chacun s’y reconnaisse. Car le théâtre, nous le savons, est un miroir qui, pour qu’il fonctionne, doit être suffisamment grand et refléter les réalités de la vie en nous les retournant tel un boomerang.
Les costumes sont d’époque, mais très colorés, et ces couleurs contrastent avec d’immenses photos sépias des années 1900 incrustées sur des cyclos mouvants qui basculent et permettent de passer de l’intérieur du Docteur Moulineaux à celui del’atelier de couture.
Il ne s’agira donc pas d’un univers classique du XIXème, mais plutôt d’un espace où il nous semblera tourner les pages d’un magazine. J’opte également pour une musique contemporaine jazzy.
Gérard Gelas
136, rue Loubon 13003 Marseille