Te Deum

La gloire de la musique versaillaise doit beaucoup à deux chefs d œuvre : le Te Deum mis en musique successivement par Lully (1677) puis Charpentier (1692).

Musique de célébration, du registre de l'exception, le Te Deum célèbre avec la pompe versaillaise, une victoire militaire, la Paix, une occasion de réjouissance générale et de remerciement à Dieu. Mais l'oeuvre est évidemment à la Gloire du « Plus Grand Roi du Monde », Louis XIV victorieux et incarnation terrestre de la toute puissance. Sur ce texte magnifique et fortement contrasté, le grand motet français avec grand chœur et symphonie fait intervenir toute sa puissance sonore (« tambours et trompettes » rythment l'oeuvre) et toute son éloquence : le texte latin est pris au pied de la lettre et rhétoriquement illustré par les solistes et le chœur, les images se succèdent avec force, jusqu'au triomphe final de Dieu et du Roi, donc de la France. Lully créa ce genre monumental, et y perdit la vie en le dirigeant à la tête de 150 interprètes en 1687 ( le fameux coup de canne qui provoqua la gangraine fatale). Quant à Charpentier, il donna l'œuvre à l'indicatif de l'Eurovision : gloire posthume mais considérable ! Vincent Dumestre porte ces deux compositions magistrales à leur perfection et les enregistre en direct à la chapelle Royale du château de Versailles, leur écrin d'origine.