The haunting melody (La mélodie fantôme)
Dans le studio d’enregistrement, ils sont six : des comédiens, une chanteuse, un ingénieur du son, un musicien. Sous l’œil vigilant du réalisateur, ils tentent de donner une épaisseur sonore à un film d’épouvante en chantier : doublage des voix, ajout de bruitages, création d’une atmosphère de suspens...
En dévoilant cette arrière-cuisine du cinéma, The haunting melody (la mélodie fantôme) invite à un voyage dans le monde méconnu de l’écoute et à jouer avec notre rapport au son. Entourés d’instruments, d’une platine de disque, de consoles de mixage, comme dans un laboratoire, les personnages triturent la matière sonore. Comme on fait de la chimie, en mélangeant des éléments plus ou moins neutres ou explosifs. Chacun y va de ses références musicales : la chanson de variété, les grands airs de l’opéra, la musique concrète,... de quoi générer des dialogues de sourds ou de nouveaux accords.
Et on se rendra compte que si chacun perçoit le son à sa manière, il n’est pas facile de partager ce que l’on écoute. On comprendra, enfin, pourquoi certaines mélodies, tel Lied de Gustav Mahler ou un tube des années 1970 (les fameuses mélodies fantômes) s’incrustent parfois dans notre cerveau et nous hantent.
La nouvelle création de Mathieu Bauer inspirée entre autres par les écrits du philosophe et musicologue Peter Szendy (Ecoute, une histoire de nos oreilles et Tubes, La philosophie dans le juke-box éd. de Minuit), nous invite à être attentifs à l’emprise du son sur nous et à ouvrir grand nos pavillons.
Place Jean Jaurès 93100 Montreuil