Tarif enfant jusqu'à 14 ans.
Une histoire où Esméralda n’est pas une femme mûre aguichant tous les hommes mais bien telle que l’a inventé Victor Hugo, une adolescente naïve élevée par les bohémiens ; une histoire où l’on apprend ses vraies origines ; une histoire où s’entremêlent les destins de personnages inconnus du grand public.
Cette histoire, c’est celle que vont interpréter les gueux et gitans de Paris, en utilisant les mots de Victor Hugo, ni plus ni moins, car les dialogues sont ceux de l'auteur, crus, magnifiques, terribles.
Abordant plusieurs thèmes de société toujours d’actualité, ce conte tragique et merveilleux nous rapproche finalement du 21ème siècle.
La bohème, d’abord. La bohème, pleine de ses personnages effrayants et mystérieux, de leurs couleurs et de leur monde intriguant. Mais une bohème propre à l’imaginaire du metteur-enscène et des comédiens, avec leur musique aux accents tziganes, un air de liberté qui n’existe que le temps d’une représentation, le temps d’une danse avec le public. Dès le début du spectacle, le public est immergé dans un univers intemporel rappelant pour certains les camps des gens du voyage, pour d’autres les caravanes de comédiens ambulants ou le feu de camp de gens dormant à la belle étoile.
Ce sont ces bohémiens qui vont avoir l’honneur et la joie de raconter au public l’histoire de Notre-Dame-de-Paris. A l’évocation soudaine d’un souvenir, ils vont devant tout le monde devenir les personnages hugoliens, changer tout-à-tour de masques, de costumes, d’accessoires, de décors !
La société, ensuite. En écoutant les mots d’Hugo, nous découvrons une société médiévale colorée, vivante, souvent cruelle. Les rapports entre différentes classes, les langages propres à chacune, l’ordre si bien établi des choses nous ramène malgré nous à notre monde actuel. L’abus de pouvoir dont use Frollo, l’archidiacre de Notre-Dame, nous rappelle bien des faits divers survenus en politique ou dans le monde de la justice. Avec l’appui du Roi, de l’état donc, Frollo parviendra pour assouvir sa folle passion à faire pendre Esmeralda. Une société manichéenne. Hugo savait regarder l’Homme et en raconter sa violence, son égo, ses paradoxes. Dans notre adaptation, nous avons voulu montrer que toujours pour son équilibre, l’homme et donc sa société s’organise autour de l’opposition entre deux forces : le bien et le mal, combat intérieur qui ronge Frollo ; le beau et le laid, que représente la rencontre entre Esmeralda et Quasimodo, ou entre Quasimodo et le monde ; la beauté intérieure et extérieure chez le Capitaine Phoebus par exemple, qui d’extérieur est si beau mais qui cache une personnalité lâche et vile.
C’est ce qui fait notre monde, l’existence du beau pour qu’existe le laid, le pauvre pour qu’existe le riche. A travers le spectacle, dans une tentative de communion avec un public chaque fois renouvelé, nous posons la question : pourrions-nous être humain autrement ?
Le choix de Notre-Dame de Paris est apparu comme une évidence. Une si grande oeuvre est truffée de personnages archétypaux grandioses et nos tréteaux n’attendaient que ça.
Le théâtre de tréteaux, forme populaire par excellence, a besoin régulièrement de rencontrer des classiques comme Notre-Dame de Paris. Notre-Dame, monstre aux grandes oreilles et aux yeux immenses regardant impassiblement passer, manger, mourir, prier, chanter, danser devant elle tous les peuples du monde. Car c’est bien de ça qu’il s’agit : du peuple.
Nos tréteaux, notre maison, qui deviendra une Cour des miracles parmi d’autres dans le monde. Espace de jeu petit et sacré, les tréteaux nous ont fourni le plaisir d'en sortir et de les désacraliser. Comme l'auraient fait nos bohémiens : Regardez, il y a là une espèce de scène en lattes de bois qui a l'air de ne servir à rien. On n'a qu'à la prendre et raconter des histoires dessus !
68 rue François Miron 75004 Paris