Sublime fresque de l’amour impossible, Tristan est l’œuvre parfaite par excellence ! En 1857, Wagner interrompt la composition du Ring, abandonnant alors Siegfried dans la forêt profonde, pour entreprendre une quête plus personnelle. Sa passion pour la jeune poétesse Mathilde Wesendock et leur relation adultère le hantent jour et nuit. Tristan et Isolde sera le miroir musical de leur passion et rarement un opéra aura mis à ce point en abyme la vie d’un artiste. Pour porter haut sa croyance en un amour absolu, Wagner repousse alors loin les limites de son art : tonalité mouvante, tension languissante, résolution sans cesse repoussée jusqu’à la mort ultime... Tout est à la fois si « réfléchi » et pourtant si charnel dans Tristan. L’épure du livret est sans aucune mesure avec la pratique de l’époque.
Si le musicien y condense diverses sources médiévales, c’est pour y créer le parfait écrin à sa propre conception mystique de l’union. Sommet du romantisme musical allemand par la force de sa représentation de la douleur d’être au monde, Tristan est l’opéra de l’extrême où toutes les limites sont repoussées et où l’audace harmonique est sans cesse convoquée.
S’il a grandi avec Verdi, Daniele Gatti se révèle depuis maintenant de nombreuses années un wagnérien de premier plan, ce qui lui vaut les invitations dans ce répertoire du Metropolitan de New York (notamment pour un récent Parsifal avec Jonas Kaufmann) et du Festival de Salzbourg. L’allemand Torsten Kerl, l’un des ténors wagnériens les plus recherchés de sa génération, et l’américaine Emily Magee, désormais familière des grands rôles de sa tessiture à Vienne, Londres et Bayreuth, incarneront le couple autant passionné que tragique. Le metteur en scène Pierre Audi, fin connaisseur du répertoire baroque comme du plus moderne, aime les défis. Après son Ring à Amsterdam, Tristan est un « Everest » qu’il devrait vaincre avec talent.
Livret du compositeur, d’après Gottfried von Straßburg.
Avec l'Orchestre National de France.
Avec le Chœur de Radio France, direction Stéphane Petitjean.
l’ensemble : orchestre, voix, mise en scène m'ont transporté jusqu'au final.
Pour 1 Notes
l’ensemble : orchestre, voix, mise en scène m'ont transporté jusqu'au final.
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