Son arrivée, tout à fait annoncée, reste une surprise jusqu’au dernier moment. Contrairement à l’image assez répandue du petit rôti, il ne fait pas de doute qu’il s’agit déjà d’une personne. Après les premiers jours dans une chambre exiguë, il est temps de sortir pour retrouver le vaste monde.
Ils ont descendu les cinq ou six marches qui séparent la chaussée de l’établissement. L’homme ouvre les portières de son taxi, un monospace noir et brillant dont la carrosserie bombée reflète telle une lentille optique l’image anamorphosée des immeubles, des bâtiments autour et d’une partie du ciel, et dont les reliefs courbes attrapent les rayons du soleil pour les renvoyer sous forme de flashes. La rue entière semble vouloir se pencher sur les ailes étincelantes du véhicule et se contorsionner afin d’apercevoir un peu du jeune visage avant que les portières ne se referment. Les lampadaires, les façades ravalées, les portes à digicode, les quelques arbres et les panneaux de stationnement dévoilent ainsi leur vraie nature : ce sont des fées souples comme des roseaux et curieuses comme des chouettes.
Valérie Mréjen
« Une artiste multiple qui use des mots et des images. Cela se ressent dans son nouveau titre, Troisième Personne, où elle réalise une sacrée performance sur un sujet pourtant rabâché par beaucoup et traité par les plus grands : lorsque l'enfant paraît. Ce thème renvoie bien trop souvent au pathos, lyrisme et autres excès. Avec elle, c'est tout le contraire : le minimalisme explose d'émotions. » Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire, 9 février 2017
« Troisième personne est le livre le plus joyeux et emballant de ce début d’année. » Anne Diatkine, ELLE, 6 janvier 2017
« Avec ce sens de l'observation qu'on lui connaît, et cette écriture à la fois sensuelle et technique, dont elle a fait sa marque, Valérie Mréjen recense le parcours du combattant d'un couple moderne face à la pratique ancestrale de l'enfantement. » Didier Jacob, L’Obs, 2-8 mars 2017
« Un roman dense, manifeste et léger comme le souffle d'un nourrisson, que toute future mère devrait glisser dans sa valise pour la maternité. » Marine Landrot, Télérama, 9 janvier 2017
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