À partir de 4 ans.
Delphine et Marinette ont reçu de l'oncle Alfred deux belles boîtes de peinture. Toutes heureuses de ce cadeau, elles décident de faire le portrait des animaux de la ferme. Mais le résultat n'est pas du goût de leurs amis et cela va bientôt avoir des conséquences inattendues.
Merveilleux, humour et opéra font ici bon ménage, où les dessins des 2 fillettes deviennent la réalité !
« Cet opéra pour enfants se déguste sans l'ombre d'une fausse note. » Télérama, TTT
Mon point de départ a été celui de la situation. A savoir qui nous raconte cette histoire ? Dois-je traiter les figures de Delphine et de Marinette comme des personnages que l’on incarnera dans le spectacle ? De même pour leurs parents, et les animaux qui les entourent... Assez rapidement une figure s’est imposée à moi. Tout le conte pourrait nous être raconté par l’entremise de l’Oncle Alfred. C’est lui qui offre les boîtes de peinture aux jeunes filles pour ensuite disparaître totalement du conte. Toute cette mésaventure, fantastique et hautement improbable du point de vue de la vraisemblance, pourrait en réalité avoir lieu dans l’imagination de l’Oncle Alfred. Le voilà donc, un dimanche après-midi d’été, en train de s’adonner à son passetemps favori, la peinture.
Et tout en peignant un arlequin, son esprit divague. Il rêvasse. Lorsque soudain ses rêveries prennent le dessus sur la réalité. L’arlequin qu’il était en train de peindre sort du tableau, prend corps ! Arlequin et Oncle Alfred vont alors nous raconter comment la peinture peut être dangereuse si laissée entre des mains innocentes… C’est une véritable initiation artistique qui nous est raconté. Les peintures de Delphine et Marinette ont le pouvoir de transformer la réalité. Les premières toiles des jeunes filles sont innocentes, les nuances de couleurs et les notions de perspectives en sont absentes.
Mais bien que la réalité représentée y soit distordue, ces toiles sont fidèles à leurs intentions. Fidèles à la manière dont elles perçoivent le monde. C’est alors que le monde se renverse et se recréé à leur image. L’âne n’a plus que deux pattes, le cheval est minuscule, les boeufs sont invisibles... Le monde des jeunes filles n’est pas fonctionnel. Quel terrible leçon ! Après ce péché originel, elles vont prendre conscience qu’il leur faut désormais apprendre à voir, à considérer les choses avec détails et profondeur. C’est la deuxième étape de leur initiation : l’apprentissage par l’imitation. Mais malheureusement cette étape, bien qu’obligatoire, a son double-tranchant.
En cherchant de reproduire « fidèlement » la réalité, la peinture s’assèche, devient creuse, terriblement plate bien que respectant couleurs et perspectives. Les animaux, au contact de ces nouvelles toiles, ne retrouvent pas leur aspect originel. Une ultime étape, essentielle à la grande oeuvre d’art, doit être franchie : le sentiment. Du bout de son pinceau, une des jeunes filles recueille une larme bovine et la fait tomber sur la toile. Cette goutte de sentiment vient redonner une âme à la création artistique. Les enjeux artistiques d’un tel spectacle sont donc très intéressants. Il s’agit d’accompagner les enfants dans une véritable éducation artistique. Il ne suffit pas de voir pour regarder, il ne suffit pas d’écouter pour entendre.
L’opéra, en tant qu’art total, est la forme idéale pour entreprendre cette initiation ludique. Du point de vue plastique, tout démarre d’un des arlequins de Picasso. Son costume bariolé est à l’image des boîtes de peinture offertes par l’Oncle Alfred : des couleurs vives et unies, qui seront utilisées sans nuances. Mais l’Arlequin de Picasso est aussi un personnage poétique. Il n’est pas tant issu de la Commedia dell’arte que des Enfants du Paradis. Au fil du spectacle, des toiles, des statuettes, des accessoires seront présentés aux enfants comme autant d’illustrations du conte qui leur est présenté. Autant d’occasions de permettre une approche non muséale de ces oeuvres d’arts.
Pour un tel spectacle et une telle entreprise, j’avais absolument besoin de m’adjoindre le talent de Perrine Leclère-Bailly, scénographe avec qui j’ai déjà collaboré à plusieurs reprises. Son talent et son ingéniosité va nous permettre de mettre en lumière ces oeuvres plastiques dans un contexte ludique sans pour autant dénaturer leur art. Enfin et surtout, la musique d’Isabelle Aboulker, son talent pour mettre des mélodies sur les mots des grands auteurs est sans doute le composant essentiel pour permettre aux enfants de toucher pour un instant au sens profond du mot : « Beauté ».
Sébastien Davis
Rares sont les écrivains qui à l’instar de Marcel Aymé avec Les contes du chat perché, mettent leur talent au service de la littérature pour la jeunesse. Delphine et Marinette, héroïnes de ces contes, ont été, dès la parution du livre en 1939, adoptées par les jeunes lecteurs, lectrices, et séduisent toujours les enfants d’aujourd’hui.
Les boîtes de peinture, le conte que nous avons choisi appelait-il une adaptation musicale ? Marcel Aymé aurait-il apprécié que soient posées des notes sur ses mots ? Qu’il me soit permis de justifier cette mise en musique et en chanson en évoquant le raffinement de l’écriture qui mélange avec bonheur, réalisme et onirisme ; l’humour, la tendresse, une pointe de cruauté présente dans tout l’œuvre de l’auteur, me semble être proche de l’univers d’Eugène Ionesco dont j’ai adapté des textes à plusieurs reprises.
Avec Les boîtes de peinture, je retrouve la talentueuse équipe de notre spectacle Antoinette la poule savante : Marie Blanc et Philippe Scagni, formidables chanteurs comédiens ayant créé la compagnie In-Sense, et Sébastien Davis dont la mise en scène inventive, drôle et sensible m’avait séduite, tout autant que la scénographie de Perrine Leclère-Bailly.
Isabelle Aboulker
Suite à l’adaptation d’Antoinette la poule Savante, qui réunissait les Cinq contes musicaux d’Isabelle Aboulker et au succès formidable qui s’en est suivi, la Compagnie In-Sense a choisi de produire une nouvelle création avec la même équipe, et de demander à Isabelle Aboulker d’écrire sur mesure sur un des Contes du chat perché de Marcel Aymé pour mezzo-contralto et baryton.
Les Contes du chat perché ont bercé notre enfance. Chaque conte porte un enseignement spécifique, mais la nouvelle Les boites de peinture nous a particulièrement interpellé car elle parle de l’art, de sa pratique, de la perception qu’en a chacun de nous. Cet univers miniature dans lequel Marcel Aymé analyse nos travers et nos limites, mais surtout notre innocence et notre humanité à travers les aventures de Delphine et de Marinette nous a plu immédiatement et nous avons voulu le faire vivre sur scène à travers la musique et le chant.
Par un heureux hasard Isabelle Aboulker y songeait depuis longtemps, et s’est montrée très enthousiaste à l’idée de ce projet. Elle a écrit et composé donc, sur ce texte pour deux voix (mezzo-contralto et baryton) et piano, en isolant des thèmes musicaux selon les émotions qui se dégagent au fil de la narration. Les enfants, en plus d’être sensibilisés aux voix lyriques, à la musique magnifique d’Isabelle Aboulker et au texte de Marcel Aymé, sont transportés dans un voyage à travers des oeuvres d’art qui les portent vers une réflexion autour de l’image de soi, et plus précisément : comment chacun voit sa propre réalité et comment cela fait ressurgir les émotions telles que l’orgueil, la jalousie, la fierté, la vanité, la joie, le rire.
Nous avons trouvé extraordinaire chez Marcel Aymé cette capacité à traiter les grands thèmes qui questionnent l’être humain à travers toute sa vie, grâce à cette écriture simple, enfantine, décalée, et surtout infiniment drôle et poétique...
Courez voir cette adaptation à la fois, originale, d'une grande fidélité au texte, pleine d'inventivité... La mise en scène est intéressante et les comédiens talentueux. Un spectacle qui ravira petits et grands.
Les enfants (5 et 8 ans) étant habitués à des spectacles interactifs, j'ai craint qu'ils ne s'ennuient. Bien au contraire, ils ont adoré… et remporté le CD pour le petit frère.
Gai, frais, plein d'inventions scéniques et artistiques, un excellent moment avec mes petites filles (6 et 8 ans)
Spectacle sympa avec trois comédiens/chanteuses/pianistes absolument formidables. Peut-être un peu compliqué à comprendre pour les très très jeunes.
Pour 9 Notes
Courez voir cette adaptation à la fois, originale, d'une grande fidélité au texte, pleine d'inventivité... La mise en scène est intéressante et les comédiens talentueux. Un spectacle qui ravira petits et grands.
Les enfants (5 et 8 ans) étant habitués à des spectacles interactifs, j'ai craint qu'ils ne s'ennuient. Bien au contraire, ils ont adoré… et remporté le CD pour le petit frère.
Gai, frais, plein d'inventions scéniques et artistiques, un excellent moment avec mes petites filles (6 et 8 ans)
Spectacle sympa avec trois comédiens/chanteuses/pianistes absolument formidables. Peut-être un peu compliqué à comprendre pour les très très jeunes.
Excellent spectacle, pour les petits et même pour les grands!!!
Spectacle très vivant. On ne s'ennuie pas. Mes nieces ont adoré.
Excellent spectacle pour les enfants et pour ceux qui les accompagnent... Très fidèle au conte de Marcel Aymé, une pianiste, une mezzo-soprano et un baryton jouent tous les rôles à la fois avec un rythme endiablé. Le spectacle mené avec beaucoup d'humour, est truffé d'idées très originales. On ne s'ennuie pas une seconde... A voir absolument!
pas de RER ce jour là donc pas de spectacle...
Très joli spectacle pour enfants, je le recommande.
1, avenue Junot 75018 Paris