« Mettre à l’abri toutes les images du langage et se servir d’elles, car elles sont dans le désert, où il faut aller les chercher. » Jean Genet, exergue à Un captif amoureux
Jean Genet, mort en 1986, écrivain et dramaturge (Les Bonnes, Les Nègres, Les Paravents…), passe les vingt dernières années de sa vie à soutenir les combats de minorités, en particulier celui des Palestiniens. Au seuil de la mort, il revient à la forme littéraire pour écrire Un captif amoureux, témoignage dans lequel, avec une lucidité inédite dans son œuvre et une grande force poétique, il s’interroge sur le sens de cet engagement et le rôle de son écriture, et dresse un bilan radical de sa vie.
L’adaptation pour la scène d’Un captif amoureux suit la structure voulue et établie par Genet dans l’ouvrage : une succession de fragments, épars comme les éclats d’images de la mémoire, qui finissent par tisser l’œuvre. Il revient à l’acteur, seul, de s’emparer de cette langue à la fois précise, violente et épurée, et de faire résonner la parole ultime de ce « dernier Genet ». Une parole que l’écrivain vivait lui-même comme un acte et que nous vous invitons à entendre et à partager.
Anita Picchiarini et Dominique Leconte
Par le Sirocco Théâtre.
Un captif amoureux est pour moi avant tout une grande confession de Genet sur lui-même, sur son écriture, sur sa vie, sur ce qui a compté pour lui, et les Palestiniens y sont présents pour le rôle qu’ils ont joué dans sa vie. Et il a voulu, face à la mort, réfléchir au pourquoi de cette importance dans sa vie. C’est un très grand pari que Genet a gagné face à lui-même, face à l’âge, face à la mort. (…) Et face à la mort, au moment où la boucle est bouclée, il a soudain eu envie de partager avec les seuls qu’il aimait, ses lecteurs. Avec ceux-là il était prêt à partager la vérité et à dire tout ce qu’il cachait depuis soixante-dix ans. Et il nous raconte tout cela en nous tissant sa vie. » Leila Shahid, entretien avec Jérôme Hankins, Genet à Chatila, Babel
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