La chorégraphe Laura Scozzi a un univers haut en couleurs où danse, mime et verve cohabitent. Impertinente, elle manie les univers décalés et nous parle à grandes salves d'humour et de tendresse, de nos insupportables petits travers. Elle a participé à de nombreuses créations qui l'ont fait connaître d'un large public, avec notamment Le salon d'Eté de Coline Serreau, Platée et plus récemment Les sept pêchés capitaux, pour l'Opéra National de Paris.
Avec un irrésistible sens de la dérision, elle s'encanaille ici dans un conte de fées qui prend le contre-pied de l'amour parfait et du culte de la beauté. Les princes musclés et les princesses évanescentes sont soumis à la loi du quotidien qui font fondre les histoires de guimauve, telle neige au soleil. La baguette intrépide de la fée Scozzi fait s'envoler les conventions pour nous faire rire aux éclats !
Duo autour du modèle de rencontre amoureuse, du culte de la beauté, du bien moralisateur qui propose des exemples de vertus catholiques désuètes et surtout du mythe du prince charmant souverain des contes de fées occidentaux destinés aux petites filles.
Regard critique sur les rêves enfantins influencés par des histoires d’amour qui finissent bien, des chevaux blancs, de beaux princes forts et musclés et de sublimes princesses minces, fragiles et de préférence blondes aux yeux bleus.
Tant d’influences qui ont conduit, à mon sens, des générations de femmes, tout d’abord à l’identification, ensuite à l’inexorable et interminable attente d’un jour qui ne viendra pas, puis à la confrontation de l’irréalisabilité du rêve et enfin, à la difficulté d’acceptation du compromis face au quotidien de la vie. Difficulté qui, depuis des décennies, nourrit psychanalystes et fabricants d’anxiolytiques et/ou de neuroleptiques.
J’ai voulu prendre le contre-pied de l’histoire d’amour parfaite et raconter des princes et des princesses inaptes au bonheur, emportés par les facteurs extérieurs imprévisibles et incontrôlables de la vie. Ce qui en fait forcément des victimes de contretemps, de sauts d’humeur, d’envies d’actes malveillants, de pensées paillardes, d’impatiences et d’impuissances.
Laura Scozzi
1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt