Une confrérie de farceurs

du 19 septembre au 27 octobre 2007

Une confrérie de farceurs

Dans une grand liberté de l’acteur, cinq acteurs de la Comédie-Française et cinq du Jeune Théâtre National et de la Région de Bourgogne réinventent toutes les solutions poétiques et théâtrales pour faire revivre cinq merveilles du théâtre français.

Cinq farces médiévales inédites
Les farces
Bonheurs
Un répertoire oublié à l’origine du métier d’acteur
Extrait de Les Farces, Moyen Âge et Renaissance

  • Cinq farces médiévales inédites

Un gang d’acteurs, cinq acteurs de la Comédie-Française et cinq du Jeune Théâtre National et de la Région de Bourgogne, s’empare en un furieux charivari de cinq farces médiévales inédites.

Ils sont menés par deux chefs de troupe, frères de scène depuis l’École supérieure d’art dramatique de Strasbourg où ils se sont rencontrés en 1976 : François Chattot, ancien pensionnaire de la Comédie-Française et directeur depuis janvier 2007 du Théâtre Dijon Bourgogne, et Jean-Louis Hourdin, comédien et metteur en scène.

Dans une grand liberté de l’acteur, leur confrérie réinvente toutes les solutions poétiques et théâtrales pour faire revivre ces merveilles du théâtre français, ce repertoire qui constitue la plus grande source d’inspiration de Molière et annonce déjà les ruses de Scapin, comme les éléments comique de la commedia dell’arte.

Sur les tréteaux de la farce, la guerre des sexes fait rage. Cocufinage, violentes scènes de ménages entre vieux maris et jeunes épouses, rudes empoignades verbales entre paysans et gentilshommes, débordements scatologiques… Les farces révèlent des fourberies en tout genre, une grande farandole de dupés et de trompeurs où tous charrient « une kyrielle de petits sots, gentils lourdauds et charmants bêtas » (Bernard Faivre). Ni morale, ni convenable, la farce reste « pour de rire ». On y trouve des sales blagues, les obscénités de corps de garde et les sourires des faibles. Bernard Faivre, docteur en études théâtrales, offre en trois volumes de l’anthologie des farces du Moyen Âge et de la Renaissance, une version fidèle des farces des XVe et XVIe siècles, dont la traduction préserve tout le potentiel scénique.

D’après l’anthologie les Farces, Moyen Âge et Renaissance, Édition et traduction Bernard Faivre.
En introduction La Naissance du jongleur de Dario Fo.

Distribution en alternance.

  • Les farces

En introduction La Naissance du Jongleur de Dario Fo

Frère Guillebert
Un curé vante à la cantonade ses exploits sexuels et propose ses services aux femmes. Une jeune femme se plaint de ne plus être honorée par son vieux mari « qui n’a plus rien dans la culotte ». Après avoir éloigné son mari en l’envoyant au marché, elle va se donner à l’homme d’église, mais le mari, ayant oublié son sac, revient à la maison…

Le Retrait
Une femme se plaint que son époux ne lui fasse pas assez l’amour et prend un amant. Retour inopiné du mari : le temps pour l’amant de se cacher dans les toilettes. L’amant pris d’une quinte de toux, un valet lui conseille de mettre la tête dans les toilettes pour ne pas être entendu, mais le mari ressent alors le besoin d’aller aux toilettes. L’amant, la tête coincée dans la cuvette, arrive à s’en arracher mais il ressort maculé d’excréments. Il imite alors le diable et terrorise le mari.

Le Gentilhomme et Naudet
Un couple de paysans, Lison et Naudet, se dispute. Le mari affirme qu’il a vu sa femme flirter avec un gentilhomme. La femme lui dit qu’il est ingrat car à chaque visite que le gentilhomme leur fait, Naudet reçoit du vin et du rôti. Arrive le gentilhomme qui essaie d’éloigner Naudet.

Mahuet
Mahuet passe tout son temps à attraper les oiseaux. Sa mère lui confie la vente de leur crème et de leurs œufs en lui recommandant des les « donner au prix du marché ». Arrivé à Paris, Mahuet attend le passage d’un monsieur « Leprixdumarché » pour lui donner ses œufs.

Le pourpoint rétréci
Thierry dort encore, ivre. Ses amis décident de lui jouer un tour à son réveil en lui faisant croire qu’il est malade et qu’il a enflé de manière inquiétante. Pour ce faire, ils rétrécissent son pourpoint pendant son sommeil. À son réveil, Thierry enfile le pourpoint et tombe dans une mélancolie profonde.

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  • Bonheurs

Bonheur de découvrir des farces inédites (Moyen Âge, Renaissance) jamais jouées encore. Bonheur : nous avons enfin entre nos mains les premiers morceaux de notre théâtre moderne.

Stupéfaction de voir qu’elles épousent une forme savante : l’octosyllabe. Contrairement à ce qui se dit : la farce est grossière, informe, improvisée, crétine, etc. Non, nos farces sont aussi belles que les grandes pièces du répertoire, il n’y a pas d’art mineur et il n’y a pas de hérarchie dans l’émotion. Jubilation de dire que pour nous, ce sont de vrais diamants de fantaisie, de sensualité, d’humanité, de crudité, de crauté, de brutalité.

Sur les tréteaux, on s’aime, on se bat, on se tue. La farce ne cache pas son jeu, elle y va franchement, radicalement. Le public est au courant de tout. Doubles plaisirs assuré : comment amants et jaloux, femmes et hommes, maîtres et valets vont-ils s’en sortir.

Émotion ! Émotion ! de voir mal dégrossis, un peu frustres et rustres et maladroits des personnages qui désespérément tentent de devenir ce que seront bientôt, grâce à Molière, les Sganarelle, les Scapin. Pour ceux qui adorent le théâtre, les farces sont le bonheur assuré.

François Chattot, Jean-Louis Hourdin

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  • Un répertoire oublié à l’origine du métier d’acteur

Historiquement, qui peut-on trouver plus directement concerné par la scène que l’acteur, lui-même auteur et colporteur de fables, de farces, d’improvisations, de canevas ? Tous les arts du théâtre découlent de son expérience et de son travail de création.

« À travers la légèreté joyeuse de son jeu, l’acteur inquiéte. Le jeu doit être soumis au rythme, capable de désengluer du quotidien et d’enchanter le temps. Il peut devenir danse. S’entraîner à la présence du public comme partenaire. La construction des émotion est d’abord du côté de la salle. Communiquer au spectacteur d’aujourd’hui l’énergie qui lui fait défaut et dont il a besoin pour reconstruire le monde ». (Bernard Faivre)

En s’emparant des farces du Moyen Âge et de la Renaissance, le projet vise l’expérience par toute la Confrérie de l’origine de nos métiers : l’oralité, l’invention d’un furieux charivari.

Il s’agit de faire découvrir au public d’aujourd’hui tout un répertoire pratiquement inconnu et très rarement représenté. Ce patrimoine exceptionnel fait penser à l’Art Brut, « la brutité étant une résistance aux artifices des styles et aux compromis de la pensée. » (Raphaël Simonet).

La Confrérie des farceurs est constituée par un mélange de comédiens différents, de générations, de formations et d’expériences. Toutes les écoles et toutes les théories sont fondamentales, mais nos métiers s’apprennent aussi sur le tas, sur les planches, sur le tréteau, en regardant les autres travailler, en se bagarrant fraternellement pour trouver de nouvelles résolutions aux enjeux proposés par les œuvres. La lutte entre les Anciens et les Modernes n’a aucun sens si ce n’est pas une lutte d’apprentissage, de passation des uns aux autres, pour le meilleur et pour le pire.

La première représentation des Farces a eu lieu fin juin dans la Cour de Bar du Palais des Ducs de Dijon, haut lieu d’histoire et de patrimoine dijonnais. Puis ces Farces furent présentées dans un esprit de tournée tréteaux devant les parvis d’église et autres lieux que nous avons définis en partenariat avec le Patrimoine, le Département, la Région, les Municipalités et les associations locales.

Nous retrouvons ainsi la tradition instaurée par Jacques Copeau en Bourgogne dans les années 1924/29, l’esthétique du tréteau nu, la création étroitement liée à la formation, la constitution d’un répertoire, etc., et, en ayant joué sur le parvis de certaines églises, nous retrouvons également la tradition des Mystère du Moyen Âge :

« Les diables des Mystères, toujours à rôder autour du Saint pour l’épier et le persécuter, trouvent leurs équivalents chez les trompeurs farcesques qui s’empressent autour du badin pour lui faire descendre tous les degrés de l’humiliation. » (Bernard Faivre)

C’est une occcasion exceptionnelle de réunir un répertoire classique très peu connu, interprété par de grands professionnels de tous âges et de tous horizons. Ensemble en tournée sur les chemins de traverse, pour nous faire grincer de rire ! Bien entendu, les farces se sont jouées dans la Maison de Jacques Copeau à Pernand-Vergelesses, et la boucle est bouclée avec les représentations au Théâtre du Vieux-Colombier, où l’esprit de Jacques Copeau nous aura accompagnés.

F. C. et J.-L. H.

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  • Extrait de Les Farces, Moyen Âge et Renaissance

Pendant près de deux cents ans, du milieu du XVe siècle au milieu du XVIIe, la farce fut un genre théâtral à succès : pas de bon mariage si l’on n’y jouait une farce ; pas de représentation théâtrale réussie si elle ne se clôturait par la farce. Des badauds de carrefour jusqu’aux têtes couronnées, on s’esclaffait aux mêmes pièces « très bonnes et fort joyeuses ». Et puis la roue de Dame Fortune tourna : on proscrivit ce genre « bas », « sale », « vulgaire », « indécent »… et des générations de critiques rabâchèrent après Boileau qu’ils ne reconnaissaient plus Molière sous le sac de Scapin.

Résultat : les textes de farces ne sont maintenant consultés que par une poignée de spécialistes et restent largement inconnus des lecteurs amoureux de théâtre ; même les professionnels curieux de textes ignorés, ou les universitaires versés dans les études théâtrales ne font guère exception. En dehors de Pathelin (rarement relu depuis le lycée), tous les « théâtreux » reconnaissent, souvent avec une pointe de regret, leurs lacunes en matière farcesque. Mais cette ignorance est bien excusable, puisque les farces sont aujourd’hui devenues, au sens strict du mot, illisibles.

Qui voulait se procurer des textes de farces n’avait en effet jusqu’à présent le choix qu’entre des livres centenaires, vieillis, introuvables hors des bibliothèques spécialisés, ou bien des éditions critiques récentes, scrupuleusement savantes et tout à fait rébarbatives pour les non-initiés. L’orthographe déconcerte, la syntaxe déroute, le lexique égare et le lecteur néophyte s’épuise à rebondir des notes au glossaire en doutant de percer les mystères de cette langue si proche et terriblement étrangère.

Si l’on renonçait au texte original en pensant trouver meilleur secours du côté des traductions, la situation n’était pas meilleure : au choix, pudibondes adaptions pour patronages ou pensums en style sorbonnagre. Je n’exagère malheureusement pas : si l’on ouvre la traduction la plus récente, les Farces du Moyen Âge de M. Tissier, « professeur à l’Université de Paris III », on peut y constater que, lorsqu’un amant susurre à sa maîtresse « mon joli con », M. Tissier transpose en « mon beau lapin »… et la trouvaille lui semble si pertinente qu’il cite le cas en modèle dans son introduction ! Ce travail est, paraît-il, une « transcription en français moderne ». Concluons-en simplement que le français moderne de M. Tissier lui est tout à fait spécifique.

L’urgence était donc réelle à proposer une version à la fois fidèle et actuelle des meilleures farces des XVe et XVIe siècles. Telle est l’ambition de la présente édition qui regroupera les textes et traductions d’une vingtaine de farces en deux volumes : le premier sera centré sur les démêlés du couple (La Guerre des sexes), le deuxième sur les fourberies en tout genre (Dupés et Trompeurs).

Mais traduire des textes du moyen français en français moderne n’est pas une opération moins problématique que toute autre traduction. Si de nombreux vers franchissent ces cinq siècles pratiquement intacts, certaines répliques mettent le traducteur au supplice : passages corrompus, brides de chansons oubliées, mots et locutions au sens controversé… Dans de tels cas, j’ai toujours choisi de choisir, c’est-à-dire de donner un sens cohérent au texte, quitte à prendre parfois le risque de conjectures fragiles.

Car mon objectif était bien que ces farces cinq fois centenaires pussent se lire aussi aisément que si elles venaient d’être écrites. La formulation d’E. Nida me semble à cet égard tout à fait pertinente : « La traduction consiste à produire dans la langue d’arrivée l’équivalent naturel le plus proche du message de la langue de départ. » […]

À tous ceux qui s’intéressent à la vie passée (donc à la vie présente) du théâtre, il faut d’abord donner envie de lire des farces, pour qu’on cesse d’y voir des momies empoussiérées, alors que ce sont des sketches pétant de vie ? Que ces farces redeviennent, dès la lecture, du théâtre et c’est toute notre vision de l’histoire de la scène française qui en sera modifiée et enrichie.

Les farces méritent de sortir du long purgatoire auquel les « doctes » de toute sorte les ont condamnées. Feuilletez ce livre et jugez sur pièces : les farces ; j’en suis sûr, sauront plaider leur cause.

Edition et traduction par Bernard Faivre, Imprimerie nationale, 1997.

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Sélection d’avis du public

Une confrérie de farceurs Le 13 octobre 2007 à 11h11

et bien ma fois, j'ai été voir ce spectacle hier soir avec mon lycée et je dois avouer que j'ai été agreablement surprise. en effet, très bon jeu des acteur, pièce comique qui nous a à tous ( je ne pense pas me tromper en parlant au nom de mes camarades) fait passer une trés bonne fin de soirée. le must aurait été de pouvoir discuter avec les acteur a la fin de la pièce mais malheureusement, nous n'avons pas oser. en tout cas, felicitation a eux tous pour leur prestation de hier soir qui etait excellente. j'aimerais beaucoup prendre contact avec certains d'entre eux si possible.

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Une confrérie de farceurs Le 13 octobre 2007 à 11h11

et bien ma fois, j'ai été voir ce spectacle hier soir avec mon lycée et je dois avouer que j'ai été agreablement surprise. en effet, très bon jeu des acteur, pièce comique qui nous a à tous ( je ne pense pas me tromper en parlant au nom de mes camarades) fait passer une trés bonne fin de soirée. le must aurait été de pouvoir discuter avec les acteur a la fin de la pièce mais malheureusement, nous n'avons pas oser. en tout cas, felicitation a eux tous pour leur prestation de hier soir qui etait excellente. j'aimerais beaucoup prendre contact avec certains d'entre eux si possible.

Informations pratiques

Vieux Colombier - Comédie-Française

21 rue du Vieux-Colombier 75006 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Vestiaire
  • Métro : Saint-Sulpice à 61 m, Sèvres - Babylone à 258 m
  • Bus : Michel Debré à 23 m, Sèvres - Babylone à 189 m, Saint-Germain-des-Prés à 231 m, Musée du Luxembourg à 349 m
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Plan d’accès

Vieux Colombier - Comédie-Française
21 rue du Vieux-Colombier 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 27 octobre 2007

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