Perpétuelle menace, au-dessus de nous, hors de nous, l’économie règne sur nos existences. Le pire de la servitude : ne pas savoir, ne pas comprendre, être livré tout nu au pouvoir brut de la production et de la marchandise, balloté d’une crise à l’autre comme un bateau ivre.
Partant de l’épaisseur de vie et de relations acquise chaque semaine dans les ateliers d’écriture, confronté aux textes naïfs, doux, revendicateurs, parlant de pouvoir d’achat, de perte de situations, de panique face au vide du sans emploi, Pascal Rambert a voulu donner corps à cette communauté à travers une passion commune : comprendre. De ce projet est né, avec l’aide du philosophe Eric Méchoulan, Une (micro) histoire économique du monde, dansée.
Ruban brut, historique jalonné de saynètes interprétées par quatre performeurs, qui relate l’aventure humaine ordinaire prise dans les remous du grand marché mondial. Mélange de réel « non retouché » et de fiction élaborée, de spécialistes et de non-spécialistes, ce spectacle mobilise le son, la lumière, les corps, l’architecture, l’économie, le chant ; aux 30 personnes issues des ateliers d’écriture s’ajoutent 15 interprètes de la chorale de l’école nationale de musique-conservatoire Edgar-Varèse de Gennevilliers. Sur la scène, à travers elle, le combat, traversé d’un souhait de beauté et d’élévation, contre l’ignorance des causes de la pauvreté.
Pour comprendre l’économie, le spectacle sillonne son histoire : depuis la Coffee-House de Mr Lloyd à Londres à Adam Smith et Karl Marx, passant des usines Ford au mode de production japonais des usines Toyota. Chaque scène et chaque époque de la pièce sont commentées par Eric Méchoulan, directeur de programme « esthétique et économie politique » au Collège International de Philosophie, qui réinvente sur le plateau et en direct tous les soirs son discours.
Collant en temps réel, par un montage inspiré du cinéma, la fiction des histoires personnelles jouées sur scène avec l’Histoire de l’économie mondiale, Une (micro) histoire économique du monde, dansée abolit les distances entre la scène et la salle ; comme si la salle refluait sur la scène et que le monde prenait le masque de théâtre pour dire : je ne suis pas qu’économie, la valeur n’est pas seulement financière.
Texte, conception et réalisation : Pascal Rambert en collaboration avec Éric Méchoulan, philosophe (directeur de programme « esthétique et économie politique » au Collège International de Philosophie).
Avec Clémentine Baert, Kate Moran, Cécile Musitelli, Virginie Vaillant et 30 personnes non-professionnelles issues des ateliers d’écriture du Théâtre de Gennevilliers et 15 Choristes de l’école nationale de musique-conservatoire Edgar-Varèse de Gennevilliers.
« Reprendre, tous ensemble, la main sur notre réalité » Beaux-Arts
« Une belle leçon de volonté et d'humanisme » Les Échos
« Une rare puissance visuelle » Les Inrocks
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.