Présentation de la pièce
La presse
Trois années de suite jusqu’à sa déportation, Etty Hillesum, tient son journal qui sera édité pour la première fois 40 ans plus tard sous le titre " Une vie bouleversée " . Elle y relate, jour après jour, une aventure intérieure qui va illuminer son existence tandis que l’étau allemand se referme sur elle et ceux qui l’entourent.
Hollande 1941. L'armée allemande occupe le pays. Les persécutions antisémites s'intensifient. Etty Hillesum, une jeune femme juive, tient un journal et y relate son cheminement intérieur, tandis que l'étau de l'oppression se referme sur elle et ceux qui l'entourent. Elle nous laisse un document remarquable de lucidité, d'amour et de sagesse, et nous confirme qu'il est possible d'être profondément heureux en faisant le choix de la vie dans un monde en proie à la haine et la souffrance.
Isabelle Coulombe retrace pour nous le bouleversant parcourt de cette femme de 27 ans, en respectant les mots d'Etty, à travers une mise en scène simple, vivante, sans artifice, destinée à toucher le coeur des spectateurs.
" Je connais l'air traqué des gens, l'accumulation de la souffrance humaine, je connais les persécutions, l'oppression, l'arbitraire, la haine impuissante et tout ce sadisme. Je connais tout cela et je continue à regarder au fond des yeux le moindre fragment de réalité qui s'impose à moi. Et pourtant, quand je cesse d'être sur mes gardes pour m'abandonner à moi-même, me voilà tout à coup reposant contre la poitrine nue de la vie, et ses bras qui m'enlacent sont si doux et si protecteurs - et le battemnt de son coeur, je ne saurais même pas le décrire : si lent, si régulier, si doux, presque étouffé, mais si fidèle, assez fort pour ne jamais cesser, et, en même temps, si bon, si mésicordieux. Tel est une fois pour toutes mon sentiment de la vie, et je crois qu'aucune guerre au monde, aucune cruauté humaine si absurde soit-elle n'y pourra rien changer. " Etty Hillesum.
Psychologies décembre 99
Etty Hillesum, morte en déportation en 1943, est l'auteur d'un journal intime qu'on ne cesse de redécouvrir. " Une vie bouleversée " (Seuil, 1995) parle de chacun d'entre nous, et de notre capacité à espérer et à aimer dans les pires circonstances. Aujourd'hui, la voix d'Etty retentit à nouveau grâce à un spectacle conçu, à partir de ses textes, par Isabelle Coulombe. Cette jeune comédienne avoue se retrouver pleinement dans les écrits d'Etty. Disciple d'Arnaud Desjardins, elle croit aux pouvoirs du travail sur soi : " Etty épure ses sentiments, regarde sa part mesquine, rallume constamment sa foi en la vie. Je suis très sensible à son talent d'introspection. " Gageons qu'en transmettant ces écrits émouvants Isabelle Coulombe s'attelle une fois de plus à l'essentiel.
L’express du 8 Janvier 2000
Rubrique théâtre : une vie bouleversée
Au tumulte du dehors, Etty Hillesum préfère son théâtre intérieur. Elle est si jeune aussi qu’elle se jette dans les bras de la vie, " si doux ,si protecteurs " .Et , écrit-elle encore dans son journal, " je crois qu’aucune guerre au monde , aucune cruauté humaine , si absurde soit-elle , n’y pourra rien changer " . Pays-Bas ,1941 : les persécutions antisémites s’intensifient et Etty , 27 ans , mourra à Auschwitz , sans avoir cherché la fuite . Lucide et distante , elle aura tout observé de l’oeil du témoin , de l’attente de la rafle ,assumée , au départ en train. L’impeccable et simple mise en scène d’Isabelle Coulombe , également interprète , rend grâce à la jeunesse d’Etty et fait entendre des paroles inouïes , cernées de tant de rage meurtrière. F.Av.
L'actualité des religions
Amsterdam , 1941 . Le 9 mars, Etty Hillesum commence la rédaction de son journal intime. Cette jeune juive a vingt-sept ans. Elle raconte une vie étonnamment lumineuse dans l’enfer des persécutions antisémites. Quarante ans plus tard, ce journal est édité aux éditions du Seuil sous le titre Une vie bouleversée. La comédienne Isabelle Coulombe propose une adaptation de ce texte au théâtre. Elle en donne une lecture sobre et émouvante. Ce n’est pas à proprement parler une mise en scène, mais plutôt une mise en émotion d’un très beau texte, qui traduit avec pudeur une " souffrance consubstantielle à la vie " , selon les propres termes d’Etty. Sorte d’Anne Franck qui aurait mûri, elle arrive toujours à trouver une manière de bonheur au plus profond du malheur. Elle fait preuve d’une générosité totale : " je voudrais être le cœur pensant de tout un camp de concentration. " Alors qu’elle n’a pas été véritablement élevée dans la religion juive , sa ferveur est étonnante , qui lui fait dire dans ce monde de haine : " je me retire dans la prière comme dans la cellule d’un couvent . " La vie d’Etty s’achève le 30 novembre 1943 à Auschwitz. Il faut aller voir ce spectacle , non pas comme on va au théâtre , pour se divertir , mais un peu comme on entre dans une église , avec respect et sur la pointe des pieds . Pour ne pas déranger la mémoire ... E SF
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