A partir de 14 ans.
C’est l’histoire de Gérard Airaudeau. Dans la salle des fêtes de Saint-Jean-des-Oies, on attend la visite de Marianne, une députée qui veut rencontrer « des vrais gens ». Pour patienter Gérard raconte sa vie, sa commune, son pays, sa France des années 70 à nos jours. Gérard, un griot de notre temps !
« Cette chronique des années 70 à aujourd’hui, signée par le romancier François Beaune, est endossée avec tendresse par Gérard Potier. Ce comédien, vu dans le spectacle de Joël Pommerat sur la Révolution française, parle sans esbroufe la langue du terroir. C’est un conteur né. » Télérama sortir
« Ce texte plein de gouaille, qui sent bon le bocage vendéen, on jurerait que François Beaune l'a écrit pour le comédien Gérard Potier. (...) Il a le naturel, cette façon de partager une anecdote. Le crâne lisse, les yeux rieurs, la voix douce » Le Canard enchaîné
« Gérard Potier gagne le pari de la justesse. En toute sensibilité, il nous transporte du rire au sourire. Et du sourire à l’émotion. » La Terrasse
« Suspendu à son récit, on est littéralement embarqués par ce Gérard dont on se dit qu'on pourrait vite le croiser quelque part tant ses histoires livrées sans fard racontent le monde tel qu'il est. » La vie
« Voilà un seul en scène attachant, bourré d’émotion, de poésie et d’humour. À la fois enquête sociologique, témoignage poignant et récit documentaire. » Fou de théâtre
« Il faut aller au théâtre de Belleville assister à cette fascinante chanson de geste de tous les jours, à ce très beau livre des petites et grandes heures du quotidien. » De la cour au jardin
« Gérard nous raconte notre propre vie. Et c’est là que réside la force du jeu de Gérard Potier qui nous fait passer dans le chas d’une aiguille afin de nous verser dans le creuset de la vie. (...) Une très belle performance !. » Theatres.com
« Un texte dont l’observation fine (...) permet d’aborder les interrogations importantes qui traversent la société : chômage, réchauffement climatique, société civile et dirigeants politiques, racisme prégnant... Tout y est, interprété par un grand. » Ouest France
Gérard me plait. Il est moi, il est vous et il est nous tous avec son regard sur le monde.
Chez lui ça parle, ça pense, ça boit, ça traine, ça vit !
Gérard ne vient pas faire un spectacle. Il passait par là, il a vu une porte ouverte avec des gens assis et il a commencé à leur parler parce que Gérard c’est un gars de la relation, il aime le monde. Même qu’il est toujours fou amoureux de sa femme trente ans après.
Ce jour-là, les gens l’ont écouté parce que c’est d’eux dont il parlait et puis quand il les a quittés c’est parce qu’il y avait un autre endroit quelque part où des gens l’attendait pour qu’il continue à leur parler.
Tour à tour Gérard se fait conteur témoin porte-parole.
C’est un griot de notre temps.
Gérard POTIER, comédien
Gérard Airaudeau parle d’une époque, de la fin des années 1960 à nos jours. Un portrait de la France. Intime et politiquement incorrect. Complexe comme une rencontre entre Coluche et La Bruyère teintée de tragique quotidien... On pense aussi à un documentaire de Depardon (en plus bavard !), à La Misère du monde de Bourdieu : la parole d’en bas, le travail, l’héritage. Qui est Gérard Airaudeau ? Pourquoi prend-il la parole ? Innocent et partial, embarqué, Gérard Airaudeau nous fait arpenter un territoire à hauteur d’homme. La commune comme unité dramaturgique : des élections et magouilles locales à la beauté du ciel la nuit, de l’hôtel des parents où le réel fait son cinéma (rencontre du documentaire et du romanesque) jusqu’à l’usine, avec sa typologie des gars du boulot, au risque du cliché de classe assumé. On croit connaître. On s’y croirait. Pourtant au moment du passage à la scène Gérard demeure un point d’énigme : témoin, fabulateur, porte-parole, juge... D’emblée la situation théâtrale suggérée par François Beaune semble minée. Comme si tout cela se jouait sur une autre scène.
D’ailleurs Gérard Airaudeau n’est pas Gérard dans la vraie vie mais Bernard. Beaune a collecté des récits en Vendée, notamment celui d’un homme d’une cinquantaine d’années. Entre le réel et la fiction documentaire se glisse un troisième terme, l’écriture et son porte-voix : le comédien. Gérard Potier s’appelle Gérard, il a une cinquantaine d’années et il est vendéen. Pure coïncidence ? Mais combien de vies Gérard a-t-il ? Comment parler vrai au théâtre ? Comme dans la vie, les strates sont nombreuses, entre histoire vécue, racontée, vraie ou fausse, entre les registres, l’économie, la culture, la politique, l’amour, le local et l’universel, entre la personne et le personnage, le documentaire et le mythe, le porteur de récit et ses auditeurs...
Marion Boudier
Qui est Gérard et qu’est-ce qu’il représente ?
Gérard est un ouvrier de campagne qui a littéralement fait trente-six métiers et a acquis une puissante expérience concrète de son monde, qu’il nous restitue avec sa gouaille, son humour, son auto-dérision.
Pourquoi avoir choisi de placer l’action dans un village de Vendée ?
Le personnage aurait pu être auvergnat (d’où je suis moi originaire) ou même européen je dirais, allemand par exemple, mais de nos périphéries. Il se trouve que grâce à la scène nationale le Grand R, j’ai été invité à travailler sur le territoire de la Vendée, avec ses particularismes dans l’histoire nationale mais aussi l’abbaye de Maillezais (l’abbaye de Thélème dans le Pantagruel) où a séjourné François Rabelais, et ce langage poitevin, cette façon de raconter en exagérant, mais les deux pieds calés en terre. Il se trouve aussi que le hasard m’a fait rencontrer Bernard, qui a été le modèle vivant du roman, que j’ai enregistré des heures durant. C’est cette matière première, ce parler vendéen incarné par lui, qui a constitué la chair du livre.
Comment avez-vous travaillé l’adaptation avec Gérard Potier ?
Il y a eu une première version du roman, que je me suis empressé de faire lire à Gérard Potier, comme nous avions sympathisé à la Roche-sur-Yon. Lui, le fils de paysan vendéen, connaissait intimement les histoires et la langue que je lui rapportais. Il m’a lu le manuscrit, il a commencé à apprendre des scènes, à m’en jouer, je l’écoutais, je redécouvrais mon texte, je me suis remis au travail, un autre roman est apparu, lié aussi à ce travail d’oralité. Comme Flaubert et son gueuloir, j’ai eu la chance d’entendre le texte, à l’épreuve d’un expert comédien et conteur. Le fait qu’ensuite le roman devienne ce seul en scène incarné par Gérard était une évidence, et c’est aussi une bénédiction. Je ne pouvais pas trouver mieux...
Propos recueillis par Carole Marchand.
j'ai beaucoup aimé le jeu de cet artiste (avec son comparse) et son texte une déco sobre à voir
Pour 1 Notes
j'ai beaucoup aimé le jeu de cet artiste (avec son comparse) et son texte une déco sobre à voir
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