Va où - Ce qui m’arrive à tout le monde

du 29 septembre au 31 octobre 2004

Va où - Ce qui m’arrive à tout le monde

Va où est d’abord un recueil de poèmes écrits par Valérie Rouzeau. Bérangère Vantusso s’est emparée de certains de ses textes pour tracer d’elle-même, un autoportrait en marionnettes.

Autoportrait en marionnettes (format 4 mètres par 3)
Note d’intention
Les marionnettes

Scénographie

Chorégraphie et vidéo

Le son

La compagnie Trois-Six-Trente

Va où est d’abord un recueil de poèmes écrits par Valérie Rouzeau. Bérangère Vantusso s’est emparée de certains de ses textes pour tracer d’elle-même, un autoportrait en marionnettes.

« […] pour me tirer d’affaire et dire un peu
d’étrange qui m’arrive à tout le monde si du bout de
mes doigts vois le bout de mes peines
Qui m’arrive à tout le monde »

Va où parle des changements inattendus de nos vies, des failles qu’ils ouvrent en nous alors que la terre semblait ferme. Va où parle d’un grand déménagement avec les questions dans les cartons, de la force qu’on a perdue. Parle de l’espoir et puis non, de l’impulsion qu’on met dans les pieds pour sortir de là et de la force qu’on retrouve doucement.

Le dispositif scénique revisite le principe du castelet traditionnel, permettant de faire coexister plusieurs techniques de manipulation de marionnette. Il devient un écran pour du théâtre d’ombre ou des projections vidéo, des fenêtres y sont taillées par lesquelles on entrevoie des marionnettes manipulées sur table, parfois un rideau opaque laisse simplement apparaître les mains nues de la manipulatrice. Derrière cette façade, elle joue à cache-cache avec les spectateurs, égrainant des poèmes à la première personne. Des marionnettes surgissent, sculptées par les mots de Valérie Rouzeau. Petits corps en ombre, silhouettes peintes ou série de têtes juchées sur des tiges de métal, le castelet s’anime, les mots y rebondissent, ludiques, et l’on entre dans la langue comme dans un corps étrange.

De la fresque au médaillon, l’autoportrait est par définition la figure d’un instant. L’enjeu est donc qu’il se déploie dans chaque lieu de représentation de façon unique. L’autoportrait qui sera créé pour la salle Lautréamont de la Maison de la Poésie sera sans doute le plus intimiste, l’espace d’un instant de 4 mètres par 3.

Le castelet est le dispositif scénique de la marionnette à gaine (type Guignol ou Polichinelle). C’est une toile tendue ou un panneau de bois dressé à hauteur d’homme au dessus desquels apparaissent les marionnettes et derrière lesquels se cachent le manipulateur.

Marionnette sur table : le manipulateur tient le corps de la marionnette sans intermédiaire (pas de fil, ni de tringle, ni de gaine), celle-ci est posée sur un support de jeu (par exemple une table). Le marionnettiste est visible aux côtés de la marionnette, un double jeu est donc possible.

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Etre seule en scène et se raconter. Parler de sa propre capacité à devenir soi-même. Livrer un peu du vécu et du maintenant, avec pudeur ou pas. Parler de soi avec les mots d’une autre (ceux de Valérie Rouzeau) et aussi avec d’autres corps que le sien, ceux des marionnettes, des effigies. D’autres mots et d’autres corps, comme des doubles de soi-même ou des prolongements qui donnent la distance nécessaire pour se raconter.

Même si au final je serai seule en scène, je souhaite ouvrir un espace de réflexion et de création avec l’équipe de Trois-Six-Trente (Arnaud Paquotte, Olivier Irthum, Anne Dupagne), favoriser l’échange, solliciter aussi d’autres créateurs (chorégraphes, vidéastes, conseillers artistiques) pour écrire un autoportrait pour une comédienne et dix marionnettes.

J’ai cherché un texte dans lequel je me reconnaissais de manière intime qui puisse devenir un outil à tracer l’autoportrait. C’est un recueil de poèmes qui a retenu mon attention de façon évidente : Va où de Valérie Rouzeau publié aux éditions Le temps qu’il fait.

Ses poèmes sont largement autobiographiques pourtant tout dans son écriture me parle aussi de moi de façon très profonde et inattendue. L’écriture de Valérie Rouzeau surprend et touche aussi dans sa forme. La forme permet au récit d’aller au-delà du particulier, de le rendre plus large et plus épique, chacun retrouve alors un peu de son histoire. Il faut prendre le temps d’entrer dans sa langue, presque étrangère, et très vite on a envie de dire les mots plus que de les lire. Son écriture appelle la voix, le corps et sans aucun doute, la scène.

Je voudrais des gros mots bœufs des mots attelés pour
voir ma ligne d’horizon et m’y tracter
Des verbes forts et noms turcs des conjonctions et
des articles à me réunir terre et ciel
Des propositions relatives à la liberté qui les sème et
plante sur le champ que quoi dont
Que quoi donc arrive à l’heure pile où le jour ou la nuit 
tombent juste si ce n’est pas demain la veille
D’abord inventer les sillons les trucs étranges et les
façons de se rassembler ciel et terre

Bérangère Vantusso

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Travailler sur l’autoportrait avec des marionnettes c’est s’interroger à la fois sur le double et sur le rapport à l’autre. La marionnette est comme un double qui parle à notre place - mais on peut se demander lequel des deux parle pour l’autre.

Elle est aussi un corps derrière lequel on peut se cacher ou bien le prolongement de soi qui accepte de se livrer - mais encore une fois lequel des deux corps cache ou prolonge l’autre ?

Se mettre en scène avec des marionnettes, pour un autoportrait c’est représenter les liens ambigus qui sous-tendent les rapports entre soi, l’autre et l’autre soi. C’est jouer à brouiller les sens entre ce qu’on dit et ce qu’on cache et aussi entre ce qu’on croit qu’on dit et ce qu’on croit qu’on cache, c’est donner l’un pour l’autre et vice versa… Mettre en scène un autoportrait avec des marionnettes, c’est tenter d’entrer en soi par la petite porte.

Trois techniques de manipulation différentes seront utilisées : la marionnette à gaine, le théâtre d’ombre et la manipulation sur table, l’idée étant de créer une population de personnages me représentant à des échelles et des âges variés, d’esthétique réaliste ou caricaturale, en marionnette à gaine ou en simple silhouette pour l’ombre, en entier ou par morceaux (seulement les pieds ou la tête selon les séquences).

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Travailler avec ces trois techniques de manipulation est aussi une manière de mettre en jeu de différentes façons le corps de la manipulatrice : caché derrière la castelet, en silhouette derrière l’écran du théâtre d’ombre, visible aux côtés des marionnettes en manipulation sur table.

La scénographie ira dans le sens de la recherche du double en proposant des espaces pour décliner les diverses cohabitations entre la manipulatrice et ses effigies. Grâce à l’utilisation de matériaux tels que le polyane transparent, le papier calque, le papier chinois, le plexiglas ou la tarlatane, elle permettra de jouer sur l’apparition et la disparition des corps et sur une vision plus ou moins floue des images.

L’espace de jeu sera à la fois : un espace castelet pour la gaine, un espace à tiroirs où s’emboîteront des plate-formes pour la manipulation sur table, le tout formant un écran pour l’ombre et les projections vidéo

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L’autoportrait est un acte au présent mais qui prend évidemment en compte le passé qui nous a construit et l’avenir qui nous voit devenir. Le fil narratif de ce spectacle ne sera pas chronologique - hier, aujourd’hui, demain - seront mélangés comme ils le sont dans le recueil de Valérie Rouzeau. Je souhaite donc trouver une manière de traiter ce rapport au temps et de donner des repères au spectateur grâce au travail chorégraphique et à la vidéo.
La chorégraphie permettra de sortir le corps de la manipulatrice du temps réel.

Nous travaillerons sur le rythme et l’amplitude des mouvements afin de créer une manière de bouger et de se déplacer légèrement étrange, à la frontière du mouvement naturel.

La vidéo projetée sur la scénographie donnera l’illusion d’un papier peint mobile. Elle sera réalisée en mélangeant des films de famille en super 8 et des vidéos contemporaines réalisées pour le spectacle, les différentes qualités d’images entre les séquences passées et actuelles constitueront un repère temporel important.

Le montage révèlera des images de paysage de mon enfance côtoyant des paysages actuels, des images de moi enfant croisant des images de moi aujourd’hui.

Dans tous les cas je souhaite que l’image soit assez abstraite et que les présences humaines soient à peine identifiables.

Le corps de la manipulatrice sera lui aussi un support de projection et le travail chorégraphique consistera également à intégrer cette présence vivante dans l’image vidéo.

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Le travail que développe Arnaud Paquotte au sein de la compagnie depuis sa création fait maintenant partie intégrante de l’identité de celle-ci. Les sons qu’il crée entrent en « conversation » avec l’écriture et avec les personnages, le travail d’Arnaud a une vraie place narrative au sein des trois premiers spectacles que nous avons créés ensemble. C’est évidemment lui qui inventera l’espace sonore de Va où. L’élaboration du son se fera en lien direct avec le plateau puisqu’Arnaud me rejoindra pour des cessions d’improvisation qui seront la base de sa création sonore finale.

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La compagnie Trois-Six-Trente existe depuis 1998, elle est installée en Lorraine. Sa recherche s’oriente depuis le début vers un théâtre basé sur la rencontre entre marionnettes, comédiens et compositions sonores, développant un langage singulier au service de l’écriture contemporaine.

Son credo : la marionnette comme un outil pour explorer les nouveaux modes de représentation du monde que proposent les auteurs d’aujourd’hui.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 31 octobre 2004

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