Agonie de la mère. Elle meurt tranquille, là-bas au fond du couloir. Deux frères et une soeur, la cinquantaine ou un peu plus, veillent. Ils attendent, vont et viennent, évitent les non-dits anciens, fouillent les secrets de famille qui n’en sont pas vraiment. Les lumières de la hotte et du réfrigérateur de la cuisine vieillotte éclairent les parts d’ombre. Comptes à régler au sujet du train électrique cassé, silences à rompre, haines à bon compte, souvenirs de gosses à déterrer... C’est une histoire de rien et de tout, une histoire de vie. La fratrie s’illustre dans tous ses états. Ils passent le temps, s’entraident et s’entretuent, rient, pleurent, s’aiment encore et toujours, malgré tout et malgré eux. La bagarre est drôle et noire. Tout le monde tue sa mère, personne ne veut la voir mourir.
Au Théâtre du Rond-Point, dans Mon ami, Louis, Gilles Gaston-Dreyfus ravivait en solo les boucheries d’un tueur en série sans état d’âme. Dans Couple, avec Anne Benoit, il s’aventurait dans toutes les catastrophes de la vie à deux. Auteur, metteur en scène, comédien familier des folies de la compagnie du Zerep de Sophie Perez et Xavier Boussiron, Gilles Gaston-Dreyfus fréquente le cinéma noir d’Albert Dupontel, Ridley Scott ou Nicolas Boukhrief.
Il cultive sur scène le rire du carnage et raconte ici l’amour vainqueur avec un humour assassin. Il s’en prend au triangle fraternel, entité à explosions des rapports humains plus ou moins consentis, terrain miné.
Avec la voix de Claude Perron.
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