D’Edouard Bourdet on connait principalement Fric Frac et Le Sexe faible grâce au cinéma, parfois on se souvient que Les Temps difficiles sont entrés au répertoire de la Comédie-Française.
Dans Vient de paraître qui fut créé en 1927 au théâtre de la Michodière et enchaîna 683 représentations ( !) il traite des moeurs littéraires, ou plutôt éditoriales, qui n’ont semble-t-il guère évoluées depuis les années trente.
Il sait dans cette pièce mêler à merveille les genres dramatiques : comédie de moeurs et fantaisie amoureuse, il ne dédaigne pas non plus le mélodrame conjugal dont l’infidélité demeure le principal ressort.
Sa peinture des « gens de lettre » est des plus réjouissante. On y croise un éditeur comblé toujours à l’affut du prix- littéraire- qui- fait-vendre, ses collaborateurs dévoués mais lucides, un auteur vedette égocentrique, un débutant apeuré et sa jeune femme naïve, qui tous deux prennent assez vite gout à la fréquentation du Paris littéraire, des jurés de prix littéraires qui ne lisent pas les livres, etc.
Jean Zay, ministre du Front populaire, le nomme a la tête de la Comédie-Française en 1936 ; il en rajeunit la troupe et surtout fait appel à Batty, Copeau, Jouvet et Dullin comme metteurs en scène. En 1940 un accident de la circulation le contraint à abandonner son poste.
A la Libération il est nommé commissaire du gouvernement au théâtre. Une embolie le terrasse le 17 janvier 1945.
Au cours des années précédentes, j'ai monté, avec des bonheurs divers, des classiques (Regnard Lesage, Marivaux, Beaumarchais...), des contemporains (Chotteau, Dario Fo, Reza... ), des pièces à thèse (Le Vicaire), des vaudevilles (Labiche, Feydeau..) etc.
J'ai aussi le péché mignon de faire entendre à nouveau des œuvres un peu oubliées (Zoo de Vercors, Nekrassov de Sartre, Donogoo de Jules Romains...).
Depuis longtemps, l'écriture d'Edouard Bourdet, un des rois du théâtre de l'entre-deux-guerres, m'attirait. J'ai eu envie de traiter une forme différente, une écriture plus « aquarellée » que le vaudeville, toute en demi-teinte et surtout faisant la part belle aux comédiens.
Vient de paraître est une «comédie de salon», un genre auquel je ne me suis jamais confronté. C'est aussi une comédie de mœurs. Les répliques y font mouche. La pièce échappe au boulevard par la qualité de l'écriture.
Faire le théâtre d’aujourd’hui avec les textes d’hier c’est le défi (et le plaisir) auquel tous les metteurs en scène sont confrontés. Il ne s’agit pour moi ni de faire une reconstitution servile du théâtre des années trente, ni d’imposer une modernité plaquée, mais, en respectant la pensée de l’auteur, de trouver une manière d’allier la jubilation théâtrale à la qualité du propos.
Voici en quelques lignes ce qui, je crois, nous parle encore dans ce texte aujourd’hui, et que le metteur en scène que je suis aimerait souligner : les contradictions humaines, bien sûr, les petites luttes de pouvoir, les jeux de séductions, mais surtout, à travers les personnages de trois écrivains, une réflexion fort pertinente sur la création.
« Quand on peut se regarder souffrir et raconter ensuite ce qu'on a vu, c'est qu'on est né pour la littérature » dit l'un des personnages. Ce que Bourdet énonce là peut s'appliquer à la peinture, à la musique ou, bien sûr, au théâtre !
Tous créateurs - nous sommes bien placés pour le savoir - se nourrit de sa propre existence, de ses joies comme de ses souffrances, de ses réussites mais aussi de ses échecs.
Il va sans dire que je n’ai en rien l’intention de rendre la pièce « contemporaine ». Le contexte de l'époque (1927) est essentiel ; il est, de surcroît, théâtralement et plastiquement intéressant. Je n’aurai pas non plus l’outrecuidance de vouloir « actualiser » la langue de Bourdet - elle est d’une totale modernité - la vivacité des dialogues comme la qualité des situations ne pourraient qu’en pâtir.
Le décor, loin de la représentation réaliste d’une maison d'édition, d'une villa en bord de mer, ou des autres lieux évoqués, sera plutôt une mécanique théâtrale qui permettra des apparitions/disparitions et laissera libre l'imagination complice du spectateur.
Les années 1925/30, quant à elles, seront fantasmées à travers nos souvenirs cinématographiques ou picturaux. La création des costumes comme des lumières sera conçue en ce sens.
L’environnement sonore, lui, s’appliquera à recréer une ambiance disparue, et permettra - par l’utilisation d’extraits musicaux de l’époque - de replacer l’action dans son contexte historique.
Formidable!!! Le texte bien sur, mais aussi les comédiens, tous excellents, la mise en scène, les décors. Digne de figurer à l'affiche des plus grands théâtre parisiens qui préfèrent malheureusement les spectacles d'un pseudo intellectualisme boursouflé, ou le "boulevard" frelaté. Revenez! Nous nous précipiterons!!! Alain PIREDDU
La mise en scène et les acteurs font honneur à la pièce de Bourdet. Celle-ci, toujours actuelle, n'a pas pris une ride grâce à eux. Mille bravos. Belle soirée de détente. B. C-N.
Piece très drôle Acteurs tous excellents
Texte drôle, du bon français, mais aussi actuel et proche de la vérité! très bons acteurs..mise en scène efficace seul bémol, sièges vraiment inconfortables, a changer!
Pour 10 Notes
Formidable!!! Le texte bien sur, mais aussi les comédiens, tous excellents, la mise en scène, les décors. Digne de figurer à l'affiche des plus grands théâtre parisiens qui préfèrent malheureusement les spectacles d'un pseudo intellectualisme boursouflé, ou le "boulevard" frelaté. Revenez! Nous nous précipiterons!!! Alain PIREDDU
La mise en scène et les acteurs font honneur à la pièce de Bourdet. Celle-ci, toujours actuelle, n'a pas pris une ride grâce à eux. Mille bravos. Belle soirée de détente. B. C-N.
Piece très drôle Acteurs tous excellents
Texte drôle, du bon français, mais aussi actuel et proche de la vérité! très bons acteurs..mise en scène efficace seul bémol, sièges vraiment inconfortables, a changer!
Acteurs tous excellents ; très bonne pièce.
Une très bonne mise en scène (surtout la scène du bureau), des acteurs excellents dans leurs rôles (pas de fausses notes), un texte original et drôle, 2h qui sont passées comme une (à la fin on en demande encore).
Bonne mise en scène; acteurs excellents. Quant au texte, j'ai trouvé le premier acte très bon, la suite parfois un peu moins.
Très bon spectacle. On ne s'ennuie pas un instant pendant plus de deux heures.
Précis, nerveux, drôle, enlevé, construit, bien joué, vertueux… un régal
Une pièce très actuelle sur les intrigues préludant à l'attribution des prix littéraires et sur le côté quelque peu vampire des écrivains qui se servent de tout ce qu'ils vivent et de tout ce qu'ils voient pour écrire. C'est drôle, bien joué, et la mise en scène est efficace. Un très bon spectacle divertissant et intelligent.
20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris