Un fil que je tire entre le banal et l'extravagant.
Il y a d'abord cette atmosphère vaguement désoeuvrée de fin d'après-midi de dimanche. Quatre personnages se rendent visite à différents moments de leur vie. Trois femmes et un homme. À chaque fois, il ne se passe rien, ou presque: on boit un verre, on prend des nouvelles les uns des autres, on parle de sa santé...
Des conversations apparemment banales, mais déjà s'installe, diffus, le sentiment du temps qui passe. Le diable est dans les détails, dit-on. Ici ce sont des traits, comme de discrètes touches de pinceau qui révèlent une trame sous-jacente.
Philippe Minyana oeuvre en miniaturiste et tisse l'air de rien quelque chose qui évoque une épopée de l'intime. Cela s'écrit entre les mots pour surgir soudain comme par surprise à la manière d'un fou rire qu'on étouffe tant bien que mal ou d'une bouffée d'enfance. Un grain de sable imprévu s'est glissé dans les rouages de la réalité. Une seconde et tout bascule laissant affleurer l'autre côté des choses, à la fois trouble et scintillant, le merveilleux, le monde des contes.
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