Une visite impromptue de Rousseau à Voltaire au château de Ferney. Un dialogue brillant et corrosif, qui outre le caractère policier de l’intrigue, mêle Dieu, la culture, le théâtre...
Qui a écrit Sentiment des citoyens ? Ce violent pamphlet dénonce l’abandon de ses propres enfants par Jean-Jacques Rousseau, lui-même auteur d’un traité sur l’éducation. Encore ce Voltaire, déjà remarqué par ses railleries et jugements lapidaires sur l’œuvre de Rousseau ? J.F. Prévand imagine de laisser débarquer Rousseau à Ferney, chez le grand Voltaire, pour un face à face qui est à la fois un suspense policier et une burlesque scène de ménage. Au cœur des affrontements, un débat essentiel et très contemporain sur la culture. Faut-il brûler les théâtres, comme le propose Rousseau ?
"A la fin des Confessions de Jean-Jacques Rousseau, il y a un trou de quelques jours alors que, chassé de l’île Saint-Pierre, à la fin du mois d’octobre 1765, il ne sait trop où se réfugier… La tentation était grande de lui faire rendre une visite imprévue à celui qu’il tient pour le responsable de tous ses maux, le grand Voltaire, le patriarche opulent de Ferney, qui pourrait bien avoir écrit la brochure anonyme dite Sentiment des Citoyens, « le torchon » qui voue Rousseau à la vindicte générale et qui est cause de son exil forcé…
Il y avait là matière à une belle scène de ménage, qui, comme on le sait depuis longtemps chez les auteurs, est une bonne source de théâtre. Et puis, nos deux auteurs parlent de théâtre et de l’utilité de la culture, ce qui ne pouvait que me séduire. Comme d’essayer de comprendre pourquoi malgré toute cette haine et cette fameuse querelle, la Révolution les mettra tous deux au Panthéon et le brave Gavroche ne fera pas de distinction en mourant sur sa barricade. S’il meurt, après tout c’est la faute à tous les deux !"
Jean-François Prévand
À la création Le Canard Enchaîné enthousiaste écrivait :
"Une soirée dont on sort avec l’impression qu’il suffit de s’asseoir dans les fauteuils du théâtre pour avoir de l’esprit."
"Un texte brillant tourné en comédie burlesque, doublement brillant parce qu’il est essentiellement composé d’extraits significatifs d’œuvres des deux auteurs […] parce que Prévand a monté ces textes pour qu’ils deviennent dialogue." Stéphane Gilbart, Lux.Wort.
"La mise en scène […] adopte une cadence enlevée, animée par le jeu varié et personnalisé des comédiens : Philippe Noesen prend un vrai plaisir à camper un Voltaire alerte […] parfois très drôle, emporté, toujours sur le qui-vive face à ce « polisson de Jean-Jacques », interprété avec finesse par Guy Robert, qui sait créer des moments d’émotion." Josée Zeimes, Le Jeudi.
"Tout au long de la pièce, le rire contagieux de Voltaire conquiert le public […] la philo, c’est rigolo ! […] un vrai régal d’intelligence et d’humour." Michèle Parente, Tageblatt.
"Leur affrontement sur scène est jubilatoire […] sur un rythme joliment enlevé, on a plaisir à entendre sonner les phrases les plus célèbres de l’un et de l’autre […] La conviction des deux acteurs, excellents […], leur présence, leur bonheur de jouer, y sont pour beaucoup. Sous le duel de deux hommes bien – ou mal – ancrés dans leur époque, c’est tout l’esprit et le cœur du XVIIIe siècle – et de l’Homme en général – qui se révèle, particulièrement actuel."
Le Dauphiné Libéré, sélection du Off Avignon 2007.
Où peut-on se procurer le texte de cette pièce ? Nous l'avions trouvée excellente, jouée dans un théâtre parisien il y a quelques années. D'avance merci. flamant
Où peut-on se procurer le texte de cette pièce ? Nous l'avions trouvée excellente, jouée dans un théâtre parisien il y a quelques années. D'avance merci. flamant
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