Un homme et une femme font un voyage à vélo dans le Nord-Ouest de la France. Ils parlent du paysage, de ce qu’ils mangent, de leurs amis communs, des chiens qui passent, de la météo, de la politique, de leur grand-mère, de ses joues rouges à elle, du prix des hôtels…
Tout fait parole, commentaire, pour ces deux-là. C’est ce qui les lie, cette parole à outrance, comme si le lien de lui à elle ne tenait qu’à ça : parler. Et ils inventent situations, artifices pour que le dialogue n’en finisse pas.
" Au départ de cette écriture, il y a la photo d’Alice et Arno Schmidt sur leur biclou en pleine campagne allemande. Ils sont seuls dans ce paysage de champs et d’herbes vivaces, ils sont flous, et ont un air ni heureux, ni malheureux, tout juste concentrés à leur pédalage. "
Matthieu Malgrange
La langue est saturée d’elle-même. Il s’agira d’en exprimer tous les possibles ; l’option de mise en scène est de pulvériser l’échange duel et de le soumettre à quatre personnages : une femme, trois hommes d’âges différents - la femme est le pivot autour duquel les situations prennent corps - elles se répètent montrant des humeurs différentes - les mêmes mots peuvent dire des choses différentes.
Il s’agira de composer une structure faite de récurrences et
d’insistances propre à évoquer ce voyage sur place de la pensée.
Une imagerie de carte postale, de camping, de kermesse et de nuits à la belle
étoile - ça peut être drôle, sarcastique, émouvant.
Gilles Zaepffel
Lui : Tu crois que tu vas passer pour une idiote parce que tu demandes le centre ville c'est par où.
Elle : Mais je m'en fous du centre ville et y'a personne ici c'est qu'il ne doit pas y avoir de centre ville.
Elle et lui : Alors on change de ville.
5, rue du Plateau 75019 Paris