Ce spectacle peut être vu à partir de 15 ans.
Résumé
Une dimension poétique rare
Une ronde de masques
Remarques sur le jeu et la mise en scène
La presse
Comme Godot ou Victor naguère, Yvonne, princesse de Bourgogne est une révélation des journées pédagogiques du Conservatoire. Une atmosphère particulièrement étrange, mais aussi un spectacle cocasse et hilarant.
À la cour de Bourgogne, au soir de la fête nationale, le prince promène sa mélancolie existentielle dans le parc… Apparaît Yvonne, empotée, apathique, ennuyeuse. Tout se passe alors comme s’il n’était d’autre solution pour ce jeune homme en quête d’un défi que d’embrasser la douleur de cet ectoplasme, obscur objet d’attirance et de répulsion. Penchant au sacrifice, espoir de récompense ou politique du pire ?
Avec une lucidité terrible et jubilatoire, Gombrowicz, « acrobate et provocateur » comme il se définissait lui-même, met en scène un paradoxe : la perversion inhérente à l’amour du prochain.
Philippe Adrien
Traduction du texte par Kinga Wyrzykowska.
J’avais décidé d’exploiter au théâtre la technique que j’avais mise au point dans mes nouvelles, et qui consistait à dévider un thème abstrait et parfois absurde un peu comme un thème musical. L’absurde naissait sous ma plume puis se développait, virulent, et le résultat ne ressemblait guère à ce que l’on écrivait à l’époque. Je m’acharnais à lutter avec la forme…
Mes pièces de théâtre, à l’instar d’ailleurs de mes autres ouvrages, « se choisissent » d’elles-mêmes leur propre voix. Quand je commence à écrire une pièce, je n’ai pas la moindre idée où elle va m’entraîner. Je suis un cynique qui compte sur l’effet produit, sur la poésie et surtout sur la valeur scénique de l’œuvre.
Witold Gombrowicz
Yvonne, princesse de Bourgogne - pièce de 1935 - est un conte de fées à l’envers ; mais contrairement à ce qui se passe dans les récits merveilleux où le baiser du prince brise l’enchantement et transforme le laideron en belle princesse, Yvonne reste triste et maussade.
Le fils du roi a rencontré celle qui de toute éternité lui était destinée. Non parce qu’elle complète sa propre beauté, mais parce qu’elle en est l’antithèse vivante. Yvonne est dépourvue de toute grâce. Elle est dénuée d’esprit, apeurée et muette. Elle n’a même pas l’originalité d’une tare physique intéressante.
C’est le repoussoir parfait dans la mesure où elle révèle à chacun non ce qu’il croit être, mais ce qu’il est en vérité ; en la regardant, chacun rencontre sa propre image. Non celle que renverrait un miroir fidèle - celle au contraire que dénude le miroir magique qui ne ment jamais : chacun s’aperçoit qu’il est le roi nu ; le laborieux édifice des conventions s’effrite.
Yvonne est dominée par la peur. Car ce qu’elle représente - le dévoilement de la vérité chez autrui - est insoutenable pour tout le monde. Découvrir ce qu’on est est insupportable. Chacun a la révélation de sa propre grimace. La grimace du roi répond à la grimace de la reine. Le secret que tout le monde cache est percé à jour : derrière le masque, il n’y a rien. L’enveloppe est vide. Vide le vêtement. La cour royale est une cour fantôme.
Le roi, la reine et les courtisans ne sont qu’apparences. Tous, se mirant dans la glace tendue par Yvonne, rencontrent le vide - comme les vampires au bal chez Polanski n’ont pas de reflet au miroir.
Rosine Georgin Gombrowicz, Cahiers Cistre, l’Âge d’Homme
Il s’agit d’accentuer :
1/ tous les éléments grotesques et comiques qui neutralisent la trame désagréable de la pièce, sans pour autant perdre de vue la lucidité et le naturel dans la psychologie des personnages et de l’action ;
2/ la nonchalance et la liberté du texte. La pièce ne doit pas être jouée trop au sérieux ;
3/ la pleine conscience des acteurs. Les scènes les plus bizarres doivent être jouées avec lucidité. Les héros de la pièce sont des gens tout à fait normaux, mais qui se trouvent dans une situation anormale. Leur étonnement, leur manque d’assurance, leur maladresse et leur gêne face à la situation doivent être soulignés en accord avec le texte.
Les costumes, contemporains, peuvent être dotés éventuellement de quelques éléments fantaisistes (par ex. pour le roi une veste d’intérieur et une couronne etc.). Le décor doit être plutôt naturaliste. Dans le dernier acte, des effets de lumière sont à prévoir. Les dernières scènes (la banquet) peuvent avoir un caractère onirique et irréel, puis vient le réveil.
Witold Gombrowicz
« Un spectacle drôle et inquiétant, qui rend parfaitement compte de la folie méthodique à l’oeuvre dans le texte. Du très beau théâtre. » Hugues le Tanneur, Aden-Le Monde, octobre 2004
« Une mise en scène aussi réjouissante que troublante. Jouant la carte du conte, il semble s’en tenir d’abord au grotesque avant de conduire le spectateur sur des chemins plus obscurs, ceux de l’inconscient et des désirs secrets. Sur le plateau, la distribution se révèle d’une légèreté aérienne… » Didier Méreuze, La Croix, octobre 2004
Ah Yvonne.... nous avons résisté jusqu'au 4eme acte puis après... cela devenait tellement insupportable que ... le grand hall rien que pour nous là c'est vraiment merveilleux
on a pas du voir la même pièce! Tu n'as pas vu le jeu très exteriorisé, gestuelle très large... ainsi que les costumes... Et j'en passe! Si tu veux voir quelque chose de vraiment lent va voir "Le Malade imaginaire ou le silence de Molière" mise en scène de Naucyciel.
Spectacle lent très lent, je me suis endormie. Je n'ai rien trouvé de burlesque !
Ah Yvonne.... nous avons résisté jusqu'au 4eme acte puis après... cela devenait tellement insupportable que ... le grand hall rien que pour nous là c'est vraiment merveilleux
on a pas du voir la même pièce! Tu n'as pas vu le jeu très exteriorisé, gestuelle très large... ainsi que les costumes... Et j'en passe! Si tu veux voir quelque chose de vraiment lent va voir "Le Malade imaginaire ou le silence de Molière" mise en scène de Naucyciel.
Spectacle lent très lent, je me suis endormie. Je n'ai rien trouvé de burlesque !
13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony
Voiture : par la N20. Après la Croix de Berny suivre Antony centre puis le fléchage.
15 min de la porte d’Orléans.
Stationnement possible au parking Maurice Labrousse (gratuit à partir 18h30 et les dimanches), au parking du Marché (gratuit pendant 3h après validation du ticket de parking à la caisse du théâtre) et au parking de l’Hôtel de ville (gratuit pendant 1h15).