Fils d'un pasteur et théologien réputé de Lusace, G. E. Lessing (1729-1781) est l'aîné de dix garçons. À douze ans, déjà lecteur assidu, il entre dans la célèbre Furstenschule (école des électeurs) de Saint Afra de Meissen. Il y acquiert une bonne connaissance du grec, du latin et de l'hébreu. À cette époque, son admiration pour Plaute et Térence lui donne envie d'écrire des comédies.
À l'automne 1746, il entre à l'Université de Leipzig comme étudiant en théologie. Ses vrais centres d'intérêt sont toutefois la littérature, la philosophie et l'art. En 1747, il étudie la médecine et s'installe chez son cousin Mylius, un auteur comique avec qui il débute au théâtre. En 1751, il étudie la philologie à Wittenberg. En 1752, il obtient une maîtrise de Lettres, ce qui lui permet de vivre de sa plume. Il devient alors précepteur et voyage en Angleterre de 1756 à 1758. En 1767, il est nommé directeur du Théâtre de Hambourg et, deux ans plus tard, devient bibliothécaire du Duc de Brunswick à Wolfenbüttel. En 1776, il se marie avec Eva König, qui mourra en couches en 1778. À partir de ce moment, il devient dépressif et s'éteindra le 15 février 1781.
Il se consacre toute sa vie à la recherche de la vérité et est hostile à toute intolérance, à tout préjugé de classe, de nationalité ou de religion. Comme Diderot, il est un mélange de l’homme ancien et de l’homme nouveau. Bien malgré lui, le classique, le raisonneur Lessing prépare la révolution romantique allemande, notamment en faisant admettre la relativité du beau et du goût, en prônant l’estropoetico, enthousiasme sans lequel il n’y a point de vraie poésie, en cherchant à replacer les oeuvres d’art dans leur cadre historique et local, en refusant le tabou français des genres bâtards. Mettant en actes ses idées, il fut aussi à l’aise dans les comédies (Minna von Barnhelm) que dans les drames (Nathan le Sage), les fables, la critique (Dramaturgie de Hambourg).
C’est donc gagné par l’esprit des Lumières, aux idées de tolérance, de libre pensée, que Gotthold Ephraïm Lessing, renonçant à une carrière universitaire, choisit de porter le débat des idées sur la scène du théâtre où la censure de Frédéric le Grand l’avait acculé. Entraîné dans une sérieuse polémique religieuse entre les partisans du déisme anglais et les défenseurs de la tradition théologique, entre l’expérience religieuse intérieure et le nouveau dogmatisme doctrinal où s’était enfermé l’esprit de la Réforme, Lessing donne avec Nathan le Sage, la dernière et la plus profonde de ses oeuvres, une leçon de tolérance religieuse aux ergoteurs de son temps.
L’oeuvre fut en Allemagne la plus pure expression de cette fusion harmonieuse du rationalisme et du sentiment qui constitua l’idéal des Lumières. Poétiquement, ce drame demeure vivant par la chaleur humaine et la fraternité qui l’animent : le problème s’en trouve comme transporté au-dessus de toute dialectique, dans une calme et limpide spiritualité que rien ne peut obscurcir. Goethe le tenait pour une des plus hautes créations de l’humanité.
Minna von Barnhelm, 1767
Dramaturgie de Hambourg,1769
Emilia Galotti, 1772
Nathan le Sage, 1779
Dialogues maçonniques, 1780
L’Éducation du genre humain, 1780
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