Werner Schwab, né à Graz en 1958, commence à écrire très jeune, avant même ses études d’arts plastiques, entre 1978 et 1982, à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Il met alors en scène deux de ses textes sous forme d’installation sonore et visuelle.
Il part ensuite s’installer à la campagne dans la région de Kohlberg près de Graz, où il vit en autarcie avec sa femme Ingeborg et leur fils Vinzenz. Il puise là les thèmes de son œuvre future et partage son temps entre l’écriture et la sculpture. Les matériaux qu’il utilise sont périssables : végétaux en putréfaction ramassés dans la forêt, organes d’animaux récemment équarris, os calcinés, terre, sable, sucre, graisse… auxquels il intègre dessins, photos, textes, coupures de presse. Ces œuvres ont un caractère éphémère, seules restent des photographies. Cette démarche renvoie à son écriture : ordures, rebuts, déchets sont les personnages et les mots de son théâtre, un théâtre où le pourrissement, la digestion et la décomposition sont aussi des processus de transformation.
En 1989, il retourne seul à Graz et entame ce qu’il baptise le “projet Schwab” : lassé de ne pas trouver d’éditeur pour sa prose, jugée trop hermétique, il s’isole pour se consacrer entièrement à la constitution d’une œuvre théâtrale. Les personnages de son enfance difficile et du temps passé à la campagne resurgissent d’une manière déformée et hallucinatoire… souffrance qui prête aussi à rire. Il écrit les Drames fécaux : Les Présidentes, Extermination, Excédent de poids et Ma Gueule de chien, qui vont rapidement le faire connaître.
En 1991, il reçoit les deux prix littéraires les plus prestigieux d’Allemagne : le Mülheimerdramatikerpreis et le Schillerpreis. La revue Theater Heute l’élit “Dramaturge de l’année”. Werner Schwab cultive dès lors une image de provocateur et revendique des identités fictives. Il sème la confusion dans le théâtre de langue allemande, fascine ou rebute.
Les Drames fécaux entrent au répertoire et sont traduits dans toutes les langues d’Europe. Entre 1991 et 1994, il rédige ensuite une dizaine de pièces de commande, écrit des versions singulières du Faust de Goethe et de La Ronde de Schnitzler, crie sa haine du milieu artistique dans des comédies comme Enfin mort enfin plus de souffle et fait écho au cycle des Drames fécaux dans Anticlimax, son ultime pièce, retrouvée sur sa table le lendemain de sa mort soudaine dans la nuit du 31 décembre 1993. Sous l’emprise de l’alcool, il s’est endormi sur sa chaise et ne s’est plus réveillé.
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Théâtre Le Public, Bruxelles
Passage vers les Etoiles, Paris
Théâtre de l'Opprimé, Paris
Nesle, Paris
MC93, Bobigny
Club Dunois, Paris
Deux Rêves, Paris
Aktéon, Paris
MC93, Bobigny
Comédie de St-Etienne, Saint-Etienne