Finalement, je me suis toujours situé quelque part entre l’écriture, les arts plastiques et le documentaire.
Que fait l’artiste quand il est seul dans son atelier ? À quoi rêve-t-il ? Rêve-t-il seulement ? Est-ce qu’il dort ? Se ronge-t-il les ongles ? S’amuse-t-il ? Est-il en train de créer ? Et que crée-t-il alors ? Comment fait-il ? Tout le monde se pose un peu ce genre de questions. Et, à de rares exceptions près, il est rare que l’artiste y réponde. La création est un mystère – et parfois même pour celui qui crée.
Du coup Pierrick Sorin, vidéaste et iconoclaste dont la réputation n’est plus à faire, a choisi de lever le voile en exposant face au public l’artiste dans son atelier. Lui-même s’interroge régulièrement sur les voies, tantôt chaotiques ou indécises, tantôt lumineuses au contraire, de la création. Il serait presque à deux doigts de dire que tout cela, au fond, n’est pas très sérieux. Aussi dans ce spectacle original prend-il un peu de distance avec son personnage, s’exposant indirectement à travers les traits d’un comédien lequel se met dans la peau d’un certain… Pierrick Sorin. Ou comment le processus artistique peut s’avérer parfois aussi intéressant sinon plus que l’œuvre proprement dite.
« Jusque-là, on avait croisé l’artiste Pierrick Sorin un peu partout, sauf sur les plateaux de théâtre. C’est un plaisir dont il ne faut pas se priver : parce que c’est beau, parce que c’est drôle, parce que c’est ludique, et vraiment fin, mine de rien. Il s’est inventé un double que joue un formidable comédien, Nicolas Sansier. La virtuosité qu’a acquise l’artiste dans le jeu avec les images filmées en direct sur le plateau ou déjà enregistrées, montées, incrustées, démultipliées, déformées par divers dispositifs en miroir ou holographiques lui permet aussi de mettre en scène son petit théâtre intérieur. Ce qu’on aime plus que tout chez Pierrick Sorin c’est cette manière doucement burlesque et néanmoins caustique de regarder la vie et d’assumer ses rêves. » Le Monde
« Sorin nous livre ici joyeusement quelques clés de son travail, nous conte ses doutes, ses inquiétudes, ses errances et ses bêtises, sa solitude. De ménages frénétiques en expérimentations calamiteuses, il nous fait pénétrer, en grand gosse facétieux, dans un univers où il se met constamment en scène, où il est la source même de son art, jouant tous les personnages de saynètes visuelles aux effets dignes de Méliès. » Télérama
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