A partir de 14 ans.
Marie et Marco, Malek et Janet : deux couples qui s’aiment mais dont le désir s’est noyé dans le quotidien pour l’un, bouleversé par la maladie pour l’autre. De la rencontre entre Malek et Marie va naître un désir vital, tant pour survivre à la perte, que pour se sentir vivant. Une déclaration d’amour à la vie, aussi cruelle que poétique, aussi drôle que bouleversante.
« Tantôt très simple, concrète, tantôt pleine d’images et de méandres, l’écriture de Frédérique Keddari-Devisme se déploie hors de tout pathos. Portée par un jeu subtil, nuancé, elle donne à sentir la fragilité de chaque personnage. (...) Avec chacun son mélange d’humanité et de cruauté, les quatre personnages apportent leur contribution au complexe paysage sentimental de la pièce. » Anaïs Heluin, Sceneweb, 8 janvier 2020
Après avoir écrit et mis en scène À 90 degrés, joué cet été à Avignon par Elizabeth Mazev, texte sur la descente aux enfers d’une femme dépressive et l’alcoolique, je me suis emparée de questionnements personnels : Où va le désir quand on vit longtemps en couple, comment le préserver ? Comment vivre la maladie et la fin d’un proche ? J’ai essayé de traiter également des questions qui me sont chères et qui sont le moteur de mon écriture sans tomber dans le voyeurisme et le pathos à savoir la fin du désir (et pas de l’amour), la fin de la vie, la tristesse abyssale, l’instinct, le renoncement, le courage, l’humour, la séduction... Deux couples : Marie et Marco, elle est médecin oncologue et lui cadre supérieur, ils ont 2 enfants. Ils s’aiment mais le quotidien a noyé leur désir. Janet et Malek, ils ont un enfant. Ils apprennent par Marie, le médecin de Janet, que cette dernière est atteinte d’un cancer. Et c’est dans cette rencontre, cette lutte contre la maladie, les rechutes, que naît un désir vital entre Malek et Marie, lui pour survivre à la probable disparition de sa femme, elle pour se sentir vivante.
On entre alors dans les pensées les plus intimes des personnages, leur espoirs, leurs doutes, leurs attentes. Marco qui réalise qu’il a laissé le temps et le quotidien lui voler son désir, sans se battre, Marie qui pourrait tout envoyer balader pour un baiser, Malek qui aff ronte la maladie dévastatrice de sa femme, Janet qui perd pied. Et dans cette histoire surgit la pulsion de vie, celle qui permet l’espoir, celle qui garde en vie. C’est difficile de parler du désamour, du désir qui s’étiole, du quotidien qui anesthésie les corps, d’aborder la pulsion sexuelle qui irradie, fait perdre le nord et le sud, supplante tout, le couple et la vie de famille, dans un contexte où le cancer, la mort imminente devraient nous empêcher de nous pencher sur ces questions là. Je tente ici un texte cruel et poétique, émouvant et drôle, j’espère bouleversant, qui rend compte d’une part précieuse de notre humanité.
Frédérique Keddari-Devisme
94, rue du faubourg du temple 75011 Paris